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    ,   36                  LA BATAILLE DE NÉZIB

        aux mœurs d'un peuple inconnu ? Quelles études avaient
         faites ces ingénieurs, ces architectes qui lançaient des
        ponts, et des aqueducs, endiguaient les rivières, éle-
        vaient des palais et des tours que le temps a respectés ?
         Qui avait fouillé ces bijoux, forgé ces couronnes, peint
        ces émaux qui revoientle jour, après des milliers d'années,
         et qui révèlent à notre étonnement tant de luxe, de bien--
         être et une si prodigieuse civilisation ?
            A trois journées de marche au sud-est d'Orfa, on
         trouve Horran. ville déjà célèbre du temps d'Abraham et
         qui offre les ruines d'un temple des Sabéens. C'est là
         que les adorateurs des astres venaient rendre hommage
         à la divinité, sous l'emblème du feu, sa plus magnifique
         manifestation ; culte régularisé plus tard par Zoroastre
         quand il s'était déjà éloigné de sa pensée première.
            Au centre de ces cités qui connurent les grands noms
         bibliques et virent passer toutes les célébrités de l'his-
         toire depuis Abraham et Jacob jusqu'à Nabuchodonosor,
         Alexandre et Adrien, il est une contrée charmante
         qui réalise tout ce que les poètes ont rêvé de plus suave
         et de plus gracieux.
            De vastes pâturages arrosés de petits ruisseaux, des
        collines couvertes d'épais ombrages et de fleurs, un doux
        climat, de gras troupeaux, une population heureuse, voilà
        ce qu'on trouvait dans ce pays favorisé du ciel que les
        anciens appelèrent Mygdonia, mais que les Grecs ravis
        baptisèrent du doux nom à'Anthemusia, la fleurie ; c'était
        en effet le pays des fleurs et des jardins et, particularité
        charmante, autour de l'heureux village, toutes les roses
*       étaient blanches comme si la pure couleur de l'innocence
        était la seule qui convînt aux habitants. Puis, un jour,
        cette contrée séduisit les conquérants et, pour la garder,
        ils y bâtirent une citadelle redoutable. Dès lors, les pâtu-