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                        DES BEAUX ARTS,                         95
  taille des Cimbres, le grand Bazar turc, la série des neuf dessins
  qui a pour titre Histoire de Samson, et la Sortie de Vécole turque,
  magnifique aquarelle de grande dimension, autant de chefs-
  d'œuvres, autant de merveilles qui ont été et qui seront couverts
 d'or dans les ventes tant que le sentiment de la belle peinture
 existera dans le monde civilisé. J'en pourrais presque dire autant
 des ravissantes petites toiles de M. Meissonnier : une Rixe, les
 Bravi, la Lecture, Joueurs de boules sous Louis XV. L'engoû-
 menl le plus avide s'empare, à chaque nouveau Salon, de toutes
 ces petites merveilles ; il est vrai de dire que jamais engoûment
 ne fut mieux justifié. C'est aussi fort de toutes manières que
 les plus beaux flamands, et tout en étant aussi vrai c'est plus
 distingué.
     Les dernières larmes de M. Diaz, tableau de grande dimension
 ont été regardées comme une erreur, et ce serait pour lui un vé-
 ritable échec s'il ne s'était complètement relevé avec la Nymphe
 tourmentée par l'Amour, la Rivale, et la Nymphe endormie. Je
 n'aime pas la Comédie humaine de M. Hamon, autour de laquelle
 il a été fait grand bruit au salon de 1852, pour moi c'est énig-
 matique et prétentieux. Les deux idylles Ce n'est pas moi et Ma
 sœur n'y est pas, quoique un peu empreintes d'afféterie, sont
 ravissantes d'harmonie, de finesse et de grâce. Ces qualités m'ont
 semblé portées su plus haut degré dans les Orphelins dont il a été
 parlé beaucoup moins et dont le journal l'Illustration a vaine-
 ment essayé de rendre la délicatesse et l'effet.
    Vous parlerai-je maintenant de l'Orgie romaine de M. Couture,
 c'est magnifique de composition, faible de dessin dans plusieurs
 parties et d'un coloris douteux, malgré l'imitation évidente de
Paul Véronèse. En somme, talent incontestable mais répvitation
surfaite, malgré une délicieuse figure du même peintre, le Fau-
 connier qui remonte à plusieurs années. J'en dirai autant de la
grande machine à présent si connue de M. Muller Appel des
dernières victimes de la terreur, beaucoup de coquetterie, d'a-
dresse et de charme dans le dessin des têtes, et le travail des
vêtements et autres accessoires, rien de solennel et de terrible
dans ce qu'une pareille scène doit inspirer au spectateur le plus
indifférent et le plus froid.
    J'aurais sans doute encore bien des noms et bien des Å“uvres
à citer, mais le temps comme l'espace me manque, et je termine
en vous signalant quelques notabilités du paysage et du portrait.
Vous avez lu plus d'une fois, Monsieur, dans les journaux de
Paris , les noms de MM. Ricard , Chaplin. Edouard Dubufe ,
Amaury-Duval, etc. qui possèdent pour ce genre une réputation
qui donne aux yeux du plus grand nombre une très-grande
valeur à leurs portraits. Il convient d'y joindre M. Rodakowski,
moins connu peut-être de la masse des visiteurs de l'exposition,
mais dont les artistes et les amateurs ont admiré le beau por-
trait du général Dembenslti et celui d'une dame âgée, aussi rc-