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156                     PEINTURES MURALES
sente à son Fils. Sans cette raison, nous eussions demandé au
peintre une représentation plus traditionnelle et plus auguste de
cette créature incomparable, placée au-dessus des Anges, et éle-
vée à l'honneur de la maternité divine.
   Sainte Blandine, admirable par la sobriété de son style, a une
tournure tout-à-fait grecque ; elle a aussi du rapport avec cer-
taines figures des vases étrusques ; elle est vêtue d'une simple tu-
nique rouge, couleur emblématique de ce martyre, qu'elle su-
bissait, il y a dix-sept cents ans, dans le voisinage de ce lieu; elle
tient à la main le lis virginal ; des chaînes pendent à ses bras, ce
sont ses joyaux ; son visage est doux; elle a la coiffure des escla-
ves : c'est bien là le pauvre accoutrement d'une servante. Il était
impossible d'encadrer une figure dans des lignes moins préten-
tieuses et plus touchantes.
   Cette simplicité et cette douceur préparent heureusement la
figure de sainte Clotilde, qui est empreinte de fermeté et de
force. On dirait que dans cette foi profonde, qu'a développée en
elle une éducation chrétienne reçue dans l'abbaye de St-Michel
d'Ainay, elle porte toutes les croyances futures de la France.
Elle serre sur sa poitrine une croix ; par cette croix, elle triom-
phera des superstitions de Clovis. Ce visage, orné d'un diadème, a
un caractère dominateur ; ses cheveux retombent en longues
tresses ; des manches fort bien drapées enveloppent ses bras ; un
riche manteau écarlate , semé de dessins du meilleur goût, des-
cend de ses épaules jusqu'à terre, et donne à ce costume la ri-
chesse qui convient à celui d'une reine. Cette figure n'a rien de
mou, de maniéré ; ainsi posée, elle a la majesté de ces personnes
royales agenouillées à St-Denis sur des tombeaux»
   Voilà pour le côté droit. A gauche du Clmst est saint Michel,
patron primitif de la paroisse. 11 est debout, tenant d'une main
le glaive, de l'autre l'oriflamme : c'est le chef des milices célestes ;
prêt à agir, il attend le signal. Cette suspension d'action dans l'ar-
change étonne au premier abord, quand on se rappelle les repré-
sentations que nous en ont faites les maîtres, et entre autres le
 plus parfait de tous, Raphaël, car elles ont laissé de lui une idée
 toute guerrière ; mais quand on remarque sa proximité du Christ,