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     TROIS MOIS AU-DELA DES ALPES
                              (SUITE).




    Un des camériers de Sa Sainteté, Mgr Lacroix, pour le-
 quel nous avions une lettre d'introduction, nous reçut avec
 une paternelle affabilité. Il voulut bien nous donner, de sa
 terrasse, un aperçu général sur l'ancienne et la moderne
 Rome. Nous lui manifestâmes notre embarras : il s'offrit à
 nous servir de cicérone. — A son Pietro del Falicano, caro
 figliolo, dit Sa Grandeur à notre cocher qui , contre la
 coutume des Italiens, avait sur son siège toute la dignité
 d'un maire de campagne. Tout en causant de la France, et
particulièrement de la cité lyonnaise, cette succursale de la
capitale du monde ; tout en nous permettant de faire un pa-
rallèle entre notre Rhône si rapide, notre Saône si douce, si
coquette et le Tibre si lent, si fangeux dans son cours, nous
débouchâmes à la tête du pont Saint-Ange. Si tous ses anges
aux plis ondoyants, aux poses affectées, et portant dans leurs
mains les instruments de la passion sont du plus mauvais
goût, ils ont un cachet très-earactéristique. Avant de con-
templer face a face le double triomphe de la religion et du
génie, si bien personnifié dans la basilique de Saint-Pierre,
il est peut-être bonde passer sous les Fourches Caudines des
saintes expiations de la croix et de la décadence des arts. La
sérénité du beau ciel d'Italie, l'air de fête qui règjne de toutes
parts, les vêtements aussi riches que variés de& femmes de
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