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DE GUICHENON. 435 nous retrace les faits et gestes des comtes de Savoie, à com- mencer de l'année 968 de notre ère, sous le règne d'Othon II, troisième empereur de la Maison de Saxe, jusqu'à l'année 1391, époque de la mort d'Amédée VII, dit le comte Rouge. Sans doute maistre Cabaret a tous les défauts de son époque; il môle la fable avec l'histoire, le merveilleux avec le naturel, l'erreur avec la vérité, tout cela pour donner de l'attrait aux faits dont il est chargé de transmettre la mémoire. Remar- quons cependant qu'il n'est pas toujours juste d'imputer à un auteur tous les défauts de son œuvre ; une bonne part doi1 en revenir aux lecteurs, aux exigeances desquels, sous peine d'insuccès, il est contraint de sacrifier. Le goût du merveil- leux et du romanesque n'est pas le fait du moyen-âge seu- lement. Grande est aujourd'hui, dans le siècle où nous vivons, la foule des lecteurs qui ne savent de l'histoire de France que ce que leur en ont appris la Reine Margot, les Mous- quetaires, et autres compositions de même nature. Serait-ce une exagération de dire que pour un lecteur qui va à M. Augustin Thierry, quatre-vingt-dix-neuf autres courent à M. Alexandre Dumas? Soyons donc indulgents pour nos anciens chroniqueurs et n'oublions pas à quelles nécessités ils ont dû céder, combien peu ils ont été libres de nous montrer la vérité dégagée d'ornements et de prestiges. C'est à ceux qui ont reçu ou qui se sont donné la lâche de refaite l'histoire, de les étudier avec soin et de séparer dans leurs écrits l'or pur de son alliage. On ne saurait perdre de vue que c'est, en grande partie, sur l'ancienne Chronique de Sa- voie que repose l'histoire du Piémont, de la Savoie, d'une partie de la Suisse , comme aussi celle de la Bresse et du Bugey. Nous reproduisons dans une note l'intitulé des cha- pitres de cette Chronique qui ont trait directement à l'histoire des anciennes provinces don! la réunion constitue aujour- d'hui le département de l'Ain.