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                         LES TROIS l'.HAPKLON.                          ?i
,' la taille. Vous qui la connaissez comme si vous l'aviez laite,
a dites-moi, de bonne foi, peut-elle gagner sa vie ? »
     Y n'a qu'un plein paillât ou dou de inarchandizi,
     Qu'éy débite on tout tion ô veut ou à, la bizi,
     De paquets d'alumette et q u a u q u o u s a l m a n a c ,
     D'épingles, de mirtaux que s'en vant piat à piaf,
     Si-éy vo coudre à son bas un paire de soulette,
     Sous vos n'y farant ren sen secours de lunette,
     Que si éy prend son fuzet, creide ma bouna féy,
     V fiale un po plus prin que l'épeissou d'un cléy.
     ". Son corps est si usé p a r l e temps, par la vieillesse, qu'elle n'a
;
<    pas besoin d'avoir ce surcroît de peine, elle craint de s'endetter
«    et pour payer la taille elle a toujours l'âme à l'envers. Si elle se
(!   fût mal conduite, vous n'auriez eu d'elle ni sol ni maille, et
 .   d'ailleurs notre roi sait-il qu'on l"a mise à la taille V A-t-il jamais
;
<    compté sur un semblable superflu ? Rayez-la donc pour toujours
•i   du rôle. Pour quarante cinq sols qu'elle vous doit par an !... le
«    roi les attend-il pour réparer son Versailles ? Ma pauvre mère a
«    bien assez de misères sans qu'il faille troubler encore son repos î
• Une toux de trente ans ne tourmente pas tant
;
>                                                         que le per-
. cepteur des tailles.... »
    « Elle a deux gaillardes fraîches connue une rose, qui, si elles
« se portent bien, ne font pas pour cela grande besogne ; dans
« notre pauvre maison on ne se nourrit pas de rien et quand il
» n'y a plus rien, il faut à toute force trouver de l'argent... >>
    « D'ailleurs, depuis six mois j'ai un frère à l'armée, qui est un
i lier cavalier, qui tient l'épée haute ; sait-on ce qu'il sera, si
<
•• Dieu l'épargne et s'il a du cœur!... »
 -.
    « Mais qu'il ne revienne pas boiteux ou manchot, car uous ne
« mettrions pas pour lui un plus grand pot au feu.
     Yoù-éy sus met que tout chat, j ' a i un fort gro louïageou,
     Salamen d'y p e n s a vou m ' a b a t Jou courageou.
  « Un procès m'a ruiné, je suis nu comme au sortir du ventre de
« ma mère, mes habits sont si vieux, que j'ai l'air d'un pauvre hère;
« dès que j'ai quelques sols dans le fond de ma poche, je crois
« que tout l'enfer vient y donner l'assaut, etc. »
  Rien de plus touchant que la fin de cette première requête.