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   Dans sa Réponse, Jacob Spon rappelle au P. de La Chaize
les diverses objections des Réformés contre l'Eucharistie, le
culte des images, etc. ; puis il termine ainsi : « Je vous r e -
mercie, au reste, très humblement de la bonté que vous avez
pour nos imprimeurs, et mon remcrcîment auroit fait toute
ma lettre, si je n'eusse cru être obligé de répondre aux solli-
citations cordiales dont vous m'avez honoré, par une ouver-
ture aussi sincère de mon cœur que vous la pourriez souhai-
ter, vous conjurant de recevoir en bonne part la liberté que
j'en ai prise, et de ine croire inviolablement,

            « Monsieur, e t c . . »

   L'étude de l'antiquité ne détourna jamais Spon de l'exercice
de la médecine, dont il fit toujours son occupation princi-
pale : « Les antiquités, dit-il, dans une lettre qui a été im-
primée, ne sont proprement que mes jeux de cartes. » Il
avoue cependant que celte concurrence d'études nuisit à sa
réputation comme médecin, quoiqu'il apportât dans la pra-
tique un extrême désintéressement, à l'exemple de son père ;
car il ne fut pas moins estimable par les qualités du cœur que
par celles de l'psprit. Dans un moment où il paraissait devoir
être nommé garde des antiques du roi, il écrivait à l'abbé
Nicaise, son ami : « Il n'y auroit pas d'homme moins propre
que moi pour cette place ; et, outre que je ne suis pas assez
habile, je ne suis bon que pour moi-même, n'ayant pas l'es-
prit assez ouvert, ni assez courtisan. La cour est mon vérita-
ble antipode ; el, plutôt que d'y accepter quelque emploi, je
fuirai ad Garamantas. » Il était protestant, comme nous ve-
nons de le voir, et plein de zèle pour ses croyances. Il vou-
lut en justifier l'antiquité, dans la lettre qu'il adressa au P. de
La Chaize ; elle eut plusieurs éditions, et le célèbre Arnauld
ne la crut pas indigne d'une réfutation.
   En 1682, il entreprit un voyage dans les provinces méridio-
nales de la France, pour en visiter les eaux thermales ; le
bruit se répandit qu'il était allé porter des lettres aux Eglises