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sèment de favoriser sa navigation commerciale que de favo-
riser le développement de sa navigation pour les grandes
pêches.
  Quoiqu'il en soit,il fautenregislreravec satisfaction le progrès
obtenu par la France dans l'exploitation des grandes pêches.
On peut espérer avec raison que cet heureux développement
se continuera dans l'avenir, puisque la possiblilé des succès
et la certitude des bénéfices sont maintenant prouvés par les
faits. Voyons si l'autre branche de la navigation réservée
au pavillon français est dans une aussi bonne position.
    Toute puissance maritime qui veut favoriser l'accroisse-
 ment de sa valeur politique et le développement de ses in-
dustries, doit avoir des colonies. Les colonies sont un moyen
d'élendre les relations commerciales en même temps qu'elles
offrent un aliment actif, un point d'appui et, au besoin mê-
 m e , un asile à la marine marchande du pays. Leurs porls
 sonl des stations de trafic et de ravitaillement éparpillés sur
la vasle étendue des mers. Elles servent à la fois d'arsenal
 pour la marine militaire, d'entrepôt et de marché pour la
marine marchande de la métropole ; elles fournissent des dé-
bouchés et des matières premières à la mère pairie ; enfin,
elles alimentent d'u ne manière incessa nie la marine marchande
nationale, cet élément essentiel de tout pouvoir maritime.
   L'Angleterre a bien compris quels immenses avantages les
possessions coloniales peuvent offrir à un peuple. Exagé-
rant ce principe au profit de sa politique ambitieuse, elle en
a poussé l'application jusqu'à l'abus. Son intelligent égoïsme
a classé ses colonies en deux grandes catégories bien dis-
tinctes, qu'elle utilise dans l'intérêt de ses industries et pour
le succès de ses envahissements continuels.
   Il ne suffisait pas, en effet, à l'Angleterre de posséder au
loin d'immenses agglomérations de consommateurs dont l'ap-
provisionnement fut exclusivement réservé aux producteurs
anglais, il ne lui suffisait pas d'avoir réussi par d'habiles Irai-
tés à soumettre à ces mêmes producteurs des populations