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qu'il s'était donnée. L'affection de Buonvicino, que l'infor-
tune croyait assoupie, sinon éteinte, se réveilla peu à peu,
et il lui monta à l'esprit une coupable pensée, qui devait
bientôt le jeter sur le chemin du cloître, asile toujours sa-
lutaire aux cœurs qui soutirent et qui ont besoin de C;;C!UT
sous les yeux de Dieu seul un grand remords de conscience.
Buonvicino envoya un jour à Margherila Pusleria une ielhe
qu'il se prit à regretter, sitôt le déparl. Quelles fuient les
angoisses du malheureux jusqu'au moment où le messager
fut admis auprès de Marguerilc! Or, quand il entra, celle-
ci lisait, au milieu de ses ou\rages de broderie, un livre
de nobles avis, à elle laissés par sou père. Buonvicino ayant
demandé quel livre occupait alors ses yeux et sa pensée,
la jeune femme le lui ouvrit à l'endroit même où de sages
conseils la mettaient en garde contre de tristes séductions.
Buonvicino lut et comprit la silencieuse leçon de Margue-
rite. 11 la comprit si bien que, abîmé de honte et de repentir,
il ne songea plus qu'à ensevelir sous la bure monacale
cette funeste passion qui l'avait ainsi égaré. Yoilà ce qui
préparc et amène les pages suivantes, dans lesquelles 51
Canlù retrace l'histoire d'un monastère devenu aujourd'hui
le Palais des Arts à Milan, comme le couvent des Danns
de Saint-Pierre esl devenu à Lyon notre Palais des Arts.




               LK PALAIS DE BKKRA,     A MIL.*:N.



  L'Ordre des Humiliés avail été fondé, à Milan, depuis
environ (rois siècles, par quelques laïcs réunis dans le dessein
de mener une vie religieuse en des habitations communes,
où les femmes n'étaient pas séparées des hommes. Lors-
qu'il voyageait pour engager l'Europe à se précipilcr sur