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 et industrielle , de soutenir la supériorité reconnue de nos fabriques , il de-
 manda sans relâche une chaire de mécanique pour les manufactures, et un
 enseignement spécial pour la confection des métiers.
    Sous l'administration de M M. Fay de Salhonnay et de Fargues, ses lumières
lui valurent , d'être, en plusieurs circonstances, consulté par l'autorité lors-
qu'il s'agissait de prendre une détermination importante concernant la classe
ouvrière. Il remplissait auprès du pouvoir les fonctions de conseiller, il l'éclai-
rait sur toutes les questions de fabrique , sur toutes les inventions récentes
qu'il suivait avec avidité : il ne donnait jamais son avis sur un moyen nouveau
sans l'avoir répété lui-même , sans en avoir constaté l'importance par des es-
sais qu'il dirigeait en personne. Confiantsdans ses paroles, les ouvriers recher-
chaient son assentiment daas leurs entreprises , et plus d'une fois, lorsqu'ils
ne pouvaient subvenir eux-mêmes aux dépenses premières ils trouvèrent dans
la fortune de leur protecteur les éléments de leur propre fortune. On certain
nombre de perfectionnements introduits dans les machines de préparation,
ou de travail des soies , qui portent le nom d'hommes estimés dans la fabrique
n'ont été rendus publics , que sur les conseils et avec l'assistance du docteur
Eynard.
    En 1821, il sembla sortir de ses habitudes et de son caractère pouT entrer
 dans une polémique assez vive avec le pouvoir municipal. Homme juste et
  consciencieux, il ne voulut pas se soumettre à une taxe personnelle, établie
 arbitrairement, qui, en quatre années, sans qu'il eut changé d'état ni de domi-
 cile , avait subi quatre modifications et avait été élevé de 1S à ,60 fr. ; il
 réclama en vain contre l'impôt demandé , et pour constater sa résistance, il
•ne se décida à payer qu'en vertu d'un arrêté du Préfet , ordonnant la vente
 de ses meubles. Il crut.se devoir à lui-même d'exposer au public les motifs
 de sa conduite , qui étaient moins , dit-il, de disputer au lise quelques pièces
 d'argent que de combattre cet arbitraire qui blesse et révolte d'autant plus
 qu'il vient de plus près et de plus bas. Cette dernière phrase servit d'épigra-
 phe à une brochure qu'il fit paraître sous le titre de Manuel à l'usage des
 15,000 contribuables à la contribution personnelle, ou Recherches sur l'état
 primitif et l'c'tat actuel de ladite contribution.
    Dans ce mémoire , Eynard, qui possédait à fond les questions industrielles,
'se prononça pour les associations, dont il déplorait alors l'absence parmi les
 classes manufacturières. «Il est de l'essence de l'administration municipale,
 disait-il, d'ètïe paternelle depuis que la société ne se compose plus que
 d'individus; qu'il n'existe plus, par malheur, aucune corporation capable de
 prêter secours et appui à chacun de ses membres attaqués dans des intérêts
 communs. » C'est une œuvre d'opposition pleine de talent ; Eynard discute