Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                     485
   Eunemond Eynard naquit à Lyon le 10 août 1719 , de Jean-François Eynard
de Cruzol, bourgeois de Lyon , et d'Anne Prunelle , son épouse. Ses parents
justement considérés , enrichis dans le commerce , veillèrent avec soin à son
éducation première , et le placèrent au .collège de la ville , renommé alors
comme aujourd'hui. Le penchant naturel d'Eynard le porta vers l'étude des
sciences; il choisit la médecine, mais il cultiva surtout avec attrait quel-
ques-unes de ses branches préparatoires, les malbéma'.biques, la physique
et principalement la chimie. Cette dernière, qui jusqu'alors n'avait été mar-
 quée que par des formules obscures, des recettes compliquées, établies dans
les laboratoires des alchimistes, prenait véritablement rang dans la science,
 grâce aux travaux , aux recherches de quelques hommes habiles. En 176G,
Venel professait à Montpellier; Eynard fut admis à ses cours, et reçut de ce
 maître les premières leçons d'une science qu'il a suivie , dans tous ses dé-
veloppements, depuis cette époque jusqu'à nos jours.
    A dix-neuf ans, il soutint une thèse en médecine; docteur avant la ving-
tième année de son âge, il passa de la Faculté de Montpellier à celle de
Paris, pour continuer ses éludes de prédilection : il fréquenta les amphithéâ-
tres de Macquer et de Rouelle, et dans la suite, ceux de l'illustre Fourcroy.
    Avant d'aborder l'exercice de la profession qu'il avait choisie , Eynard
hésita long-temps; il voulut, avant que de pratiquer la médecine , observer
encore plusieurs années, sous divers maîtres en réputation par leur savoir.
    On connaît Inorganisation médicale qui existait alors dans notre ville; de-
puis plusieurs siècles, Lyon possédait un collège de médecins, célèbre par
les talents des hommes qui le composaient. Eynard voulut y être admis, il
se présenta , el fut aggrégé en 1779.
    Un enseignement médical était institué parmi les membres de cette noble
 corporation en faveur des jeunes élèves qui aspiraient à être gradués en
médecine. Le docteur Eynard, en 1780, fut chargé de leur démontrer l'ana-
lomie et la chirurgie. En 1781, il fit le cours d'accouchements; en 1785,
il fut nommé professeur de pharmacie. Ainsi, toutes les parties de la méde-
 cine lui étaient familières; il fut jugé par ses collègues capable de les en-
seigner toutes. En 1785, il cessa de professer; en 1786, il fut député aux
 Actes des Apothicaires.
   Dans un article nécrologique publié sur Eynard par le docteur Alphonse
Dupasquier, inséré dans le Courrier de Lyon et reproduit par la Revue du
Lyonnais , se trouve un fait dont j'ai vainement cherché à vérifier l'exacti-
tude : « Après cinq ou six années de pratique à Lyon, il (Eynard) fut
nommé médecin de l'Hôtel-Dieu, et remplit assez longtemps avec dévoue-
ment les importantes [onctions qui lui étaient confiées. »