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440 cel dont le nom ne se trouve dans aucune biographie, et qui a dédié sa version à Pierre Scarron, aumônier du roi, con- seiller en la sénéchaussée et juge présidial de Lyon, chanoine et sacristain de l'église de Saint-Paul. Le style de Garon est au moins supportable ; il n'en est pas de même de celui de Marcel; car sa prose et ses vers sont vraiment pitoyables; on peut en juger par la traduction de ce distique , qui n'est ni de Virgile ni d'Ovide, mais d'Ausone: Collige, virgo , rosas dumflos novus et nova pubes, Et mentor esta aevum sic properare tiuim. Cueillez , vierge , les roses cependant que vostre aage S'enfuit ainsi que l'eau fuit le long du rivage. Garon a été plus fidèle et mieux inspiré : Vierge , cueille la rose en la saison nouvelle , Et pense que tes ans passent aussitôt qu'elle. Ronsard avait dit avant Garon : Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. Qu'il me soit permis de citer encore une imitation choisie entre mille de ce joli distique ; elle est de feu M. Servan de Sugny, connu par une fort bonne traduction de Théocrite : Cueille la tendre fleur sitôt qu'elle est éclose , Et songe que ta vie est celle d'une rose. VI. Le Lion pacifique devant ses favoris (stances). A Lyon, chez Claude Cayne, rue Raisin, au Grand Hareng, 1630, in-8° de 24 pages. La Dédicace à Messieurs les Prévost et Eschevins de la ville de Lyon, a pour signature ces initiales : L. G. et I. M. La der- nière page, sur laquelle se trouve la 30e et dernière stance , finit par ce double anagramme, qui nous offre en français et en latin le nom de Louis Garon : OB ANC/ OV LYS. GNAVDS LOCOH DIVUS.