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   » Une promenade aux jardins dé Sceaux acheva dé mé
décider.., Mon émotion était d'autant plus vive, qu'elle
était plus retenue. Je brûlais d'en faire l'aveu, mais à qui
l'adresser ? et comment serait^il reçu ? La bonne mère y
donna lieu. Dans l'allée où nous nous promenions, elle
était à deux pas de nous avec son frère. — Il faut, me dit-
elle en souriant, que j'aie de la confiance en vous, pour
vous laisser ainsi causer avec ma fille tête-à-tête. —
Madame, lui dis-je ; il est juste que je réponde à cette con-
fiance^ en vous disant de quoi nous nous entretenions.
Mademoiselle me faisait la peinture du bonheur que vous
goûtez à vivre ensemble tous les quatre en famille : et moi j
à qui cela faisait envie, j'allais vous demander si un cin-
quième, comme moi, par exemple, gâterait la société; —
Je ne le crois pas, me répondit-elle, demandez plutôt à mon
frère. ^- M o i , dit le frère avec franchise, je trouverais
cela très bon. — Et vous ^ Mademoiselle ? —- Moi ^ dit-elle,
j'espère que mon oncle l'abbé sera de l'avis de maman ;
mais jusqu'à son retour, permettez-moi de garder le silence.
   « L'abbé se fit attendre, enfin il arriva : et quoique tout se
fût arrangé sans son aveu, il le donna. Le lendemain le
contrat fut signé. Il y institua sa nièce héritière après sa
inort^ et après la mort de sa sœur; et moi, dans cet acte
dressé et rédigé par leur notaire je ne pris d'autre soin
qlïê été r e n d r e , après moi, ma femme heureuse et indé
pendante de ses enfants.
   « Jamais mariage ne s'est fait sous de meilleurs auspices.
Gomttie la confiance entre M.lle de Montigny et moi
était mutuelle et parfaite^ et que nous nous étions bien
persuadés l'un l'autre du Vœu que nous allions faire à
l'autel, nous l'y prononçâmes sans trouble et sans aucune
inquiétude.