Revue du Lyonnais » série 1 - n°5 ( 1837 ) » pp.310

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Parmi nous assoupi, ne soit jamais éteint !
Lac des quatre cantons! ton eau, ta rive sainte,
De civiques exploits garde partout l'empreinte :
C'est ici que Gessler, atteint d'un coup mortel,
Est tombé tout sanglant sous la flèche de Tell ;
C'est là que sur le roc sautant d'un pied agile ,
Tell repoussa du bord la nacelle fragile ,
Abandonnant aux flots le desposte aux abois
Qui menaçait alors pour la dernière fois!
Plus loin , sur le Grutli, près de cette fontaine,
Werner et ses amis, à l'ombre d'un grand chêue,
Appelant la faveur du ciel sur leurs serments,
Ont de la liberté posé les fondements.
Dieu, du haut de son troue exauçant leur prière ,
Sur l'aigle au double front éleva leur bannière,
Car leur cause était juste et toujours, lot ou tard,
Le peuple dépouillé sait reprendre sa part.
                                          Aug.   POCPART.




              L'ÉTRANGÈRE,

IMITATION D'UNE BALLADE ANGLAISE DE W. KNOX.


               11 passa le long
               De notre vallon
               Une jeune fille;
               Elle se taisait,
               Personne ne sait
               Quelle est sa famille.

              On eut dit la fleur
              Qui vit sans chaleur
              Au bois solitaire ,
              La fleur qu'en passant
              Un vent flétrissant
               ait courber à terre.