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300 le plus grand succès dans quelques prisons de Suisse, et notamment à Genève (1) ; c'est le système améri- cain mitigé par les communications antres que les com- munications par la parole. Si les détenus ne peuvent se parler, ils peuvent au moins se voir, échanger quel- ques sensations, s'encourager par l'exemple les uns les autres. Ce système est donc celui qui mériterait la préfé- (1) Quelques extraits d'une lettre de M, Aubanel, direc- teur du Pénitencier de Genève, donneront une idée de ce qu'on peut espérer de la règle du silence. « On ne se fait aucune idée , dit M. Aubanel, del'adoucis- sement que la règle du silence a produit, en général, sur l'es- prit et le caractère des condamnés ; ils ne sont plus les mê- mes hommes : ils se laissent gouverner et diriger comme de? enfant* dociles, et les scènes de désordres graves, les rixes, les disputes, sont presque totalement bannies de la prison. Oa a pu arriver à punir les signes, les regards d'intelli- gence, un sourire significatif, et rien n'est plus intéres- sant que l'aspect que présente actuellement notre pri- son. Plusieurs prisonniers ont été amenés à faire de petites restitutions d'argent prises sur le faible pécule dont ils peu- vent disposer. Un autre a révélé à temps un vpl grave qui de- vait être fait par un de ses complices hors de la prison. Un autre encore est arrivé, de son propre mouvement, à com- prendre qu'il ne pouvait rester propriétaire par suite d'hé- ritage paternel d'une somme d'environ 500 francs, prove- nant d'un procès injustement gagné par son père, et'-qu'il devait prendre des mesures pour assurer celte restitution lorsqu'elle lui serait possible. Le même individu qui avait fait, pendant l'année 1834, plusieurs restilulioos spéciales, a youlu, pendant celle-ci, faire quelques dons et charités pour