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le plus grand succès dans quelques prisons de Suisse,
et notamment à Genève (1) ; c'est le système améri-
cain mitigé par les communications antres que les com-
munications par la parole. Si les détenus ne peuvent se
parler, ils peuvent au moins se voir, échanger quel-
ques sensations, s'encourager par l'exemple les uns
les autres.
   Ce système est donc celui qui mériterait la préfé-

   (1) Quelques extraits d'une lettre de M, Aubanel, direc-
 teur du Pénitencier de Genève, donneront une idée de ce qu'on
 peut espérer de la règle du silence.
    « On ne se fait aucune idée , dit M. Aubanel, del'adoucis-
 sement que la règle du silence a produit, en général, sur l'es-
 prit et le caractère des condamnés ; ils ne sont plus les mê-
 mes hommes : ils se laissent gouverner et diriger comme de?
enfant* dociles, et les scènes de désordres graves, les rixes,
les disputes, sont presque totalement bannies de la prison.
 Oa a pu arriver à punir les signes, les regards d'intelli-
 gence, un sourire significatif, et rien n'est plus intéres-
sant que l'aspect que présente actuellement notre pri-
son. Plusieurs prisonniers ont été amenés à faire de petites
restitutions d'argent prises sur le faible pécule dont ils peu-
vent disposer. Un autre a révélé à temps un vpl grave qui de-
vait être fait par un de ses complices hors de la prison. Un
autre encore est arrivé, de son propre mouvement, à com-
prendre qu'il ne pouvait rester propriétaire par suite d'hé-
ritage paternel d'une somme d'environ 500 francs, prove-
nant d'un procès injustement gagné par son père, et'-qu'il
devait prendre des mesures pour assurer celte restitution
lorsqu'elle lui serait possible. Le même individu qui avait
fait, pendant l'année 1834, plusieurs restilulioos spéciales, a
youlu, pendant celle-ci, faire quelques dons et charités pour