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198 XII. QUINGARNON. Les livres ne tirent pas toujours leur importance de leur mé- rite réel ; c'est une valeur relative qui sauve de l'oubli beaucoup de volumes insignifiants au fond , et qui leur donne du prix. Quand ces livres conservent une page d'histoire, un trait de mÅ“urs ; quand ils ont le bonheur de se rattacher à quelque beau monument, c'en est assez pour qu'ils doivent vivre et être entourés de soins par les hommes amis des choses an- tiques. Du reste, telle est la nature bizarre de l'homme qu'il fait beaucoup plus de cas des objets vils, mais rares, que des objets précieux mais communs. On recherche un bouquin rongé des vers ; on l'envoie s'endimancher et se rajeunir chez Simier, et on l'étalé pieusement dans les rayons d'une ri- che bibliothèque. Voilà le triomphe du vrai hibliomane ! c'est son bonheur, c'est sa vie ! A ceux qui voudront écrire quelque jour l'histoire de notre magnifique primatiale de Saint-Jean, ou celle de l'église de Saint-Paul, que Leidrade , archevêque de Lyon, citait déjà dans une lettre à Charlemagne , nous indiquerons deux opus- cules presque introuvables , et qui dès lors, surtout avec la rareté des matériaux deviennent très-précieux. L'auteur, le sieur de Quincarnon, escuyer, ancien lieutenant de cavalerie et commissaire de Vartillerie, c'est le titre qu'il prend , nous est tout-à -fait inconnu. Il écrivait dans la seconde partie du XVÃÃ> siècle, à une époque où la langue française s'enrichis- sait de chefs-d'Å“uvre. La lecture de ces deux opuscules ne