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 avait fait à l'église Saint-Nizier Philibert de L'Orme, avec sa
 coquille si justement admirée , mais si inopportune dans un
des modèles les plus curieux de l'architecture du XYe siècle.
Philibert vivait dans la plus belle époque de la renaissance ,
 et son enthousiasme pour la nouvelle pensée architectonique
s'explique par les temps et par les lieux. — La tour, dont
nous venons déparier, est un des accessoires les plus im-
portants de la basilique de Saint-Paul. Elle est de forme car-
rée, percée, sur chaque face, de deux fenêtres, divisées cha-
cune en deux ouvertures par un meneau -, une balustrade
ouvragée à jour, dans un état complet de dégradation, la
surmonte ; des pinacles, dont le choux frisé forme l'orne-
ment et des clochetons , donnent de l'accent à ce clocher et
constituent ses principaux profils. Avant la révolution, cette
tour était couronnée par une flèche dont la ruine a entraîné
celle de la plate-forme sur laquelle elle reposait, ruine qu'on
a mal et méchamment conjurée , en adaptant un petit toit à
deux eaux d'une construction grossière et barbare. Cette
flèche fut édifiée sur la tour des Mascaranni par messire de
Charpin , de la famille des d'Albon.
   L'aspect général de Saint-Paul, à l'extérieur, est confus. Ce
que l'observateur remarque tout d'abord avec un sentiment
prononcé d'admiration , c'est la coupole implantée au centre
du point d'intersection des bras de la croix^ de la nef et du
chœur. Cette coupole se compose de deux dômes octogones
superposés, terminés par une crois fraîchement adaptée. Le
second dôme est beaucoup plus petit que le premier, et se
compose d'une arcature byzantine à jour. Le gros dôme ou
la base offre deux arcatures d'un agencement bizarre, placées
l'une au-dessus de l'autre. Rien de plus gracieux, de plus
svelte que les chapiteaux des colonnettes rangées autour de
la coupole. L'ogive se montre accouplée au plein-cintre by-
zantin (1), dans l'ordonnance de ce charmant petit-monu-

  (t) Toute la facture de celte arcature est irrégulière; il y a de ces pleins-