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jouée cette année-là avait pour sujette Jugement universel;
c'était sans doute les belles et effrayantes peintures de Mi-
chel-Angé mises en action. La pièce , commencée le mardi
7 août, dura trois jours consécutifs et,attira une foule im-
mense de spectateurs, parmi lesquels se trouvaient les mem-
bres du Consulat et toutes les notabilités de la ville et de la
banlieue. Rien n'avait été épargné pour donner à cette re-
présentation une pompe qui répondît à la hauteur du sujet.
Aussi fit- elle grand bruit ; mais comme les frondeurs se glis-
sent partout, il y en eut un qui, sous le voile de l'anonyme,
publia un pamphlet dans lequel il tourna en ridicule l'auteur,
la pièce et les acteurs. Le libelliste était bien certainement
un disciple de Jean Calvin , partant un ennemi juré des fils
de saint Ignace. Je soupçonne même qu'il était ministre,
car son récit finit comme un sermon ; je soupçonne aussi
 qu'il était poète, car sa diatribe, écrite d'un style assez cou-
 lant et parsemé de nombreux hémistiches, est terminée par
un huitain. Si je reproduis cet opuscule, ce n'est pas à cause
 de son excessive rareté, car il n'en existe peut-être pas
 d'autre exemplaire que celui qui m'a été communiqué par
M. le conseiller Coste, c'est à cause de l'intérêt qu'il
 me paraît offrir à ceux qui s'occupent de l'histoire de notre
ville. J'y joindrai la réfutation qu'en fit André de Gaule, per-
sonnage qui pourrait bien être un pseudonyme, et qui ne
m'est connu par aucune autre production. Je ferai observer
que l'extrait que j'ai donné en 1830 de cette réfutation dans
le tome XII des Archives du Rhône, pages 213 - 218, ne m'a
valu aucun renseignement de la part des hommes de lettres
 sous les yeux desquels il a pu tomber.                A, P.




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