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68 de circonscrire son action à l'achat de quelques tableaux, pour les disperser entre les plus heureux des sociétaires. Dé- testable combinaison d'ailleurs, qui livrera au hasard l'ave- nir des plus beaux tableaux de l'Exposition! Qui sait quel maître doit leur donner le sort, et plus d'un est déjà à jamais perdu pour le public. Ne valait-il pas mieux convier les ar- tistes à des ouvrages d'art dont la propriété et la conserva- tion eussent été plus tard confiées à la ville? Pourquoi n'aurait-on pas mis au concours l'embellissement des monuments publics sur des sujets pris dans l'histoire de Lyon ? Quel enseignement pour les masses et quel mobile pour les artistes! Il ne manque pas de murs à couvrir dans le palais Saint-Pierre ou à l'Hôtel-de-Yille ; en fouillant dans les souvenirs de notre histoire locale, que d'images comme celles de Jacquard et du major Martin à reproduire ! que de monuments de reconnaissance à élever à de grandes ver- tus oubliées ! Mais pour cela que faudrait-il ? des hommes, parmi ceux qui conduisent le monde, des hommes comme Laurent de Mé- dicis, des hommes comme Jules I I , comme Paul III... Mais venez ! entrons au salon, cela vaut mieux que de dis- serter en vain; je n'aurai plus qu'à vous raconter et à chercher à pénétrer avec vous dans la pensée intime qui a présidé aux travaux que nous allons visiter ; je tâcherai de vous initier à toutes les ambitions de l'artiste ; spectacle digne d'intérêt, même quand le succès manque à l'œuvre !