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COUBVES ET ËCUEVILLES ÉTUDES ÉTYMOLOGIQUES. Encore deux termes considérés comme des lyonnaisismes de par l'Académie et rélégués dans les patois provinciaux. Mais n'en déplaise a la docte assemblée, n'en déplaise aussi aux auteurs parisiens qui croient que, en dehors de la capi- tale, il ne saurait y avoir de langage correct, ces termes sont très-purs ; ils sont surtout des plus classiques. Lorsque nous voulons connaître la valeur ou l'origine d'un mot, nous sommes forcés, bien souvent, d'explorer nos patois, débris vivants de la langue romane, si riche et si gracieuse tout à la fois, source la plus féconde de notre français moderne. Nous dirons avec un illustre grammairien que les patois sont les archives de la langue française. Ajoutons, pour ce qui nous concerne, que, si nous étudions les patois, c'est pour nous conformer au désir manifesté par le ministre de l'Ins- truction publique dans l'une des dernières réunions des Sociétés savantes à la Sorbonne. Le ministre a signalé l'étude des patois comme indispensable à la connaissance raisonnée des origines et des beautés de notre langue nationale, Et nous rappellerons que notre amour pour ce dialecte, aux chants duquel fut bercée notre enfance, est aussi, pour nous servir des paroles d'un c'e nos plus spirituels confrères, une expression de patriotisme. Couèves et écuevilles sont deux de ces mots. Ils appar- tiennent au vieux français; chroniqueurs et tous autres écrivains en faisaient usage, comme on peut le voir dans les récits que leur plume nous a légués. Mais s'ils furent répudiés par les prétendus puristes qui ont contribué h la confection