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                          NÉCROLOGIE.                       447

 étonnante fermeté qui tranchait avec sa bonté habituelle et
lui donnait du relief et du prix.
   M. Jolibois recueillait tous les jours les témoignages du
respect et de l'attachement de ses paroissiens, qui devinrent
encore plus éclatants pour le cinquantième anniversaire de
sa prêtrise. Tous les rangs de la société se confondirent, ce
jour-là dans l'église et autour de l'église, pour lui faire un
cortège d'honneur.
   Depuis quelques mois, ses facultés intellectuelles s'absor-
baient dans des prostrations léthargiques, interrompues par
de courts réveils. La vie de l'homme, comme les jours dont
elle est composée, a deux crépuscules, le matin et le soir,
qui se ressemblent. Le soleil se voile souvent de nuages avant
de se coucher ; il n'est plus ou il ne paraît plus que l'ombre
de lui-même. L'intelligence de M. Jolibois, dans ses derniers
jours, était devenue celle d'un enfant ; mais elle s'est levée
plus radieuse que le soleil dans le monde des esprits, d'où il
contemple la solutions des problèmes soulevés par ses
ardentes investigations. »


   A dix heures du matin, dit le Journal de Trévoux, le
corlége est parti de ta maison curiale et a parcouru les
rues du Gouvernement, du Port, des Halles, de l'Hôpital, la
Grand'Rue, et s'est rendu à l'église paroissiale, où la messe
funéraire a été célébrée par M. Buyat, grand-vicaire du
diocèse de Belley.
   Toutes les autorités de Trévoux, sans exception, y assis-
taient : le sous-préfet, le tribunal, la municipalité, plusieurs
membres du Conseil municipal, le capitaine de gendarmerie
et les gendarmes, les finances, les contributions directes et
indirectes, etc., en un mot tous les fonctionnaires publics.
   Les cordons du poêle, sur lequel élaient placés des cou-
ronnes d'immortelles et la croix de la Légion d'honneur,
dont M. Jolibois avait été décoré, étaient tenus par MM. de