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418 VICTOR DE LAPRADE Aujourd'hui les rôles sont changés. "'"""* ~ ;* « Cette terre est à nous, faite par nos ancêtres ; Nous y devons, comme eux, vivre et mourir en. maîtres. Nous n'y devons souffrir, debout à cette place, De chefs et de soldats que ceux de notre race. Aux armes ! » Et malgré les avis du docteur devenu prudent, tousl.es compagnons de Pierre de s'écrier : « Nous vivrons, nous mourrons sous.son commandement. » Le sort en est jeté, et d'ailleurs le noble courage de Pierre est contagieux. Madeleine n'ose blâmer son fils ; Pernette est prête à combattre elle-même ; Jacques, le vieux compagnon de Moreau, veut être de la bande et fourbit déjà sou fusil de l'an n. Cependant le tocsin rompt, lugubre, le silence de la nuit ; un coup de feu part; c'est le signal de l'attaque. C'est celui de la victoire. Les soldats étrangers cèdent à la valeur des réfractaires, le château regorge de prisonniers. La troupe de Pierre rentre dans le bourg, gros- sie de la foule des parents et des amis qui l'environnent, et portant son chef en triomphe. « Or, quand il descendit de ce trône éphémère, C'était sur le sol même où le toit de sa mère, Où les murs des aïeux, rasés par l'empereur, De l'homme impitoyable attestaient la foreur. On reconnut la place, et du cœur populaire Un cri partit, mêlé de joie et de colère ; On tenait la vengeance au bout de tant d'affronts ! « Pierre, disaient-ils tous, nous la rebâtirons. » La défaite appelait la'Vévà néhe.Vo^é&ées hommes et ces