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                   VICTOR DE LAPRADE

            ET SON ŒUVRE POÉTIQUE




                                 (SUITE*)



   Reprenons le récit. Il est plus de midi, déjà, et nos deux
promeneurs ressentent le besoin du repos, de l'ombre et de
la nourriture.
   Pauvres terrestres extases que la chaleur et l'estomac
dérangent.
   Pendant que Pernette est assise au bord d'un puits abrité
par un roc et ombragé de pins, ou plutôt pendant qu'elle
cueille les fruits sauvages que lui fournit la forêt, Pierre est
allé vers le camp chercher des provisions, et le dîner se
passe aussi long, aussi gai qu'autrefois.
    « De larges blocs moussus d'où l'eau filtre et s'échappe
    Leur offraient et le banc et la table et la nappe
    Et de la source heureuse encadraient le miroir.
    Les conviés souvent s'y penchaient pour s'y voir ;
    Le ciel s'y reflétait tout bleu, pur de nuages,
    Et de son vif azur bordait ces deux visages.
    Des lèvres et des yeux mille signes charmants                  «
    Couraient sur ce cristal entre les deux amants. »


  Tout sentiment de tristesse s'était évanoui, et lorsque
pour Pernette vint l'heure du retour, elle et son fiancé se



 (*) Voir les précédentes livraisons.