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CHRONIQUE LOCALE — Vr.ici le printemps, les feuilles poussent, et malgré les mauvais présages, elles annoncent le renouveau. Le renouveau dans les esprits, dans les idées; une nation est comme un arbre; quand elle bourgeonne et projette au loin ses rameaux, elle n'est pas près de périr. Nous avons donc : La Comédie politique, fraîchement reparue: mais, caprice de la nature, elle a ses racines à Vienne et ses branches à Lyon ; son impri- meur est en Dauphiné, et son caissier aux bords de la Saône Le Guignol illustré, qui a inliniment d'esprit. La Pharmacie lyonnaise, journal de grandes espérances. Le Figaro lyonnais, avec des caricatures faites par des Parisiens. Le Pharmacologiste, qui embrasse tout ce qui concerne son état. La Sécurité commerciale, qui offre aux négociants de jouer du tam- bour sous leurs fenêtres Ajoutez-y le tas de feuilles périodiques dont aucune n'est morte depuis l'année dernière, et vous aurez un nombre très-raisonnable de pages à vous mettre sous les yeux. Plus de pages que de nouvelles, car, grâce à Dieu, notre ville jouit d'une tranquillité parfaite; elle dort du sommeil du juste entre ses deux rivières et ne demande qu'une chose, qu'on ne l'agite pas. Cependant, il y a quelques jours, grand a été son émoi. Le clairon sonne, les pompes à incendie circulent, le feu est au Grand Théâtre ! Le Grand-Théâtre après les Célestins ! A quand le tour du Gymnase et des Variétés? Eh bien ! grâce â nos sape;irs, le feu s'est arrêté dans sa course, les décors ont été préservés, et l'on a eu plus de peur que de mal. Huit jours après, les portes se rouvraient au public. — La Société nationale d'éducation, dans sa séance du 9 avril, a lu un important rapport de M. Louis Desgrand, sur la nécessité d'ac- corder la matinée du dimanche aux trois cent mille employés des chemins de fer français, c'est-â-dire de mettre les employés des che- mins de fer français au niveau des employés des chemins de fer amé- ricains, anglais, suisses et allemands, travailleurs aussi actifs, coura- geux, intelligents et civilisés que les nôtres. Les sages propositions de la Société d'éducation seront soumises au gouvernement. M, Uugentobler, l'habile instituteur des sourds-muets par la parole, a initié la Société aux arcanes de son enseignement et a fait un tableau charmant du développement de l'âme de ses pauvres élèves, quaud il la dégage de ses langes et lui fait prendre son vol à l'aide d'une éducation patiente, rationnelle et surtout sympathique. La Société a vivement félicité l'auteur de cette communication. M. Uugen- tobler présentera ses intéressants écoliers à une prochaine séance. — Les arts, mais surtout la famille lyonnaise, dans ce qu'elle a de digne, de grand et de moral, ont perdu le mois dernier M. Joseph Forest, architecte, dont la vie s'est passée à faire le bien à la Croix- Rousse, son pays d'adoption. Moins heureux que quelques-uns de ses confrères, il n'a eu ni palais, ni théâtres à construire, et son nom ne restera point attaché à quelque gigantesque monument, mais il a eu le talent bien plus difficile et plus précieux de répandre le bonheur autour de lui par son caractère, sa charité et son exemple. — Autre décès. M. Edgard (Juinet, ancien professeur à la Faculté