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                  FAMILLES CHEVALERESQUES                325

gneurs de nos humbles villages, il faut recourir aux do-
cuments de notre histoire locale. C'est dans nos cartulai-
res, c'est dans les manuscrits de nos archives, c'est dans
les titres de quelques familles, que l'on peut puiser les
renseignements nécessaires pour dresser la liste glorieuse
de ces vaillants guerriers, qu'un généreux enthousiasme
poussait à la délivrance du tombeau de Jésus-Christ.
   Au moment de partir pour la Terre-Sainte, les uns
aliènent ou engagent leursfiefspour se créer des ressour-
ces qui leur manquent ; d'autres, touchés de repentir,
restituent les biens enlevés aux églises et aux monastè-
res ; parfois aussi, pendant le cours même de l'expédition,
un pressant besoin d'argent force le chevalier croisé à
contracter un emprunt, et le titre qu'il remet à son créan-
cier, pour témoigner de sa dette, nous a transmis souvent
le souvenir de ses exploits lointains.
   Telles sont les trois principales sources de documents
qui nous révèlent le nom des représentants de la no-
blesse de nos pays, qui ont fait le voyage d'outre-mer.
C'est dire combien la liste que nous dressons est incom-
plète. Mais si incomplète qu'elle soit, elle a droit à une
place dans nos annales et nous pensons qu'elle ne sera pas
indigne de l'attention de ceux qui portent un vif intérêt à
l'histoire de nos trois provinces.

                 CHAPITRE       PREMIER

         PÈLERINAGES ANTÉRIEURS AUX CROISADES.

   Le mouvement des Croisades ne fut point spontané. Depuis
les temps les plus reculés du moyen-âge-, Jérusalem fut le
but de pèlerinages incessants. Aux pèlerins isolés succédèrent
des troupes peu nombreuses d'abord et qui se réunissaient en
vue de leur commune sûreté. Puis leur nombre augmenta et ce
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