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320 FAMILLES CHEVALERESQUES fut par milliers que l'on compta les chrétiens qui se rendaient ainsi, chaque année, en Terre-Sainte. Quand l'Occident fut délivré des calamités et des terreurs qui signalèrent l'appro- che de l'an mille, l'entraînement devint plus grand encore. Pendant le cours duxi e siècle, on vit se diriger vers le Saint- Sépulcre, des troupes de pèlerins dont le nombre s'éleva parfois jusqu'à sept mille hommes, et qui reçurent des populations le nom d'Armées du Seigneur. Ces pacifiques expéditions n'avaient en vue qu'un devoir pieux. Mais il vint un moment où les peuples chrétiens se soulevèrent de pitié et de colère, en apprenant les profanations commises par les Musulmans envers les lieux saints, les persécutions subies par les chrétiens de Syrie et les avanies sans nombre aux- quelles étaient en butte les pèlerins. Ainsi s'expliquent les prodigieux effets de la parole de Pierre l'Ermite. L'éloquence d'un homme, quelle qu'elle fût, eût été impuissante pour armer des nations entières, si l'idée de la guerre sainte n'eût fermenté, depuis de longues années, dans l'esprit des peuples de l'Occident et ne fût devenue la passion de la foule. Les noms de quelques-uns de ces pieux pèlerins, appartenant à nos provinces, nous sont parvenus et nous avons pensé qu'ils avaient ici leur place, au même titre que les soldats armés des Croisades. 1. ARCHIMBAUD LE BLANC (1037 circa). Archimbaud le Blanc, vicomte deMà con, possédait diverses terres dans le Beaujolais. A la veille de son départ pour Jérusalem, il fit plusieurs donations à l'abbaye de Cluny. De retour de son pèlerinage, en 1037, il confirma la donation d'un curtil situé à Montmelas, en Beaujolais, faite, en 984, par son père Artaud et son aïeul Hugues. Archimbaud mourut vers 1040, et peu de temps après sa mort, son épouse Béatrix donna, aux moines de Cluny, un domaine avec ses apparte- nances, situé au Sauzey, près d'Avenas.