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           PROST DE ROYER
               SA VIE. — SES ŒUVRES.
                              (SUITE*)


   Dans la seconde partie, le sujet se trouve traité au
point de vue du droit divin, des opinions humaines et de
la véritable doctrine de l'Eglise.
   Il ne faut rien rechercher dans les lois de Moïse ; elles
ont été faites à une époque où les peuples vivaient en
communauté, et ne s'occupaient nullement du commerce.
   D'ailleurs, il n'y a, à proprement parler, d'autres lois
divines que l'Evangile, et dans deux passages il est y
question du prêt.
   Les adversaires de l'intérêt s'appuyent sur le verset 35
du chapitre Vide l'Evangile selon saint-Luc : Bene facile
et mutuum date, nihil inde sperantes, faites du bien et
prêtez sans en rien espérer. Suivant eux, du moment que
l'on ne doit rien attendre de son prêt, on ne peut en exi-
ger un intérêt. Mais c'est là une erreur, leur répond
Prost de Royer; .dans cette maxime, il n'est pas ques-
tion du prêt à intérêt, et les mots nihil inde sperantes
ne signifient pas sans retirer aucun intérêt; car saint
Luc eût, dans ce cas, employé, comme saint Mathieu, le
mot usura. Ces mots se rapportent aux versets précé-
dents, où il est dit que l'on doit faire du bien à ceux qui
ne peuvent pas en faire autant pour vous ; puis, immé-
diatement après, que l'on doit prêter sans en rien espé-
rer, c'est-à-dire prêter même à ceux dont on n'a pas à
espérer un pareil service, nihil inde sperantes. Et, en
définitif, c'est là un conseil et non pas un précepte.


  (*) Voir la livraison de décembre 1874.