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                      PROST DE ROYEK.          "         227

    L'Evangile selon saint, Mathieu est plus positif, et le
 verset 27 du chapitre XXV ne laisse plus le moindre
 doute. Opportuit ergo te committere pecuniam meam
 nummulariis, et veniens ego recepissem utique quod
 meum est cum usura, il fallait confier mon argent aux
 banquiers, et à mon retour j'aurais retiré avec intérêt
 ce qui est à moi. Dans ce chapitre, il s'agit d'un père
 de famille qui part en voyage ; sa fortune consiste en
 argent, et il la divise entre ses esclaves, afin qu'ils
 la fassent prospérer. Il remet donc cinq talents à un
 esclave, deux à un autre et un au dernier. À son re-
 tour, le premier esclave lui restitue les cinq talents, en
 y ajoutant cinq autres produits par ceux qu'il avait re-
 çusse deuxième esclave, en ayant reçu deux, lui en remet
 quatre ; mais le dernier esclave ne lui rend que celui qu'il
 a reçu; et comme le maître se plaint de ce que ce talent
 ne lui ait rien rapporté, il lui répond : Vous moisonnez
 où vous n'avez pas semé, et vous ramassez où vous n'a-
 vez pas répandu. C'est alors que le maître lui dit : Il
 fallait confier mon argent aux banquiers, et à mon retour
j'aurais retiré avec intérêt ce qui est à moi.
    En présence d'un pareil texte, qui emploie le mot tech-
nique usura, il est impossible de soutenir que l'Evangile
est opposé au prêt à intérêt.
   Dans le second paragraphe, Prost de Royer constate
que parmi les jurisconsultes, sa doctrine a plus de par-
tisans que d'adversaires; que même parmi les théolo-
giens, il y a de nombreux tiraillements, et que si la Sor-
bonne proscrit le prêt à intérêt, l'école de saint Thomas
l'admet.
   Au commencement du xve siècle, le pape Innocent III
ordonne, quand le mari n'est pas solvable, de déposer
les deniers de la femme entre les mains d'un marchand