Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
        LES HABITATIONS
                    Etudes étymologiques.


   Aux grossières habitations des peuples primitifs, aux
cavernes des troglodytes, aux cabanes lacustres, succé-
dèrent des maisons plus commodes, construites en vue de
leur destination particulière, suivant la richesse de l'habi-
tant, suivant surtout la nature des matériaux dont on pouvait
disposer: terre battue, joncs, roseaux ou cannes, paille,
rameaux, branches d'arbres, troncs d'arbres à peine équarris,
pieux, planches, briques, pierres. On donna logiquement à
ces habitations le nom des matériaux énumérés ci-dessus; et
ces matériaux, on les reconnaît dans les pizaies ou pizés,
les chaumières, les ramaz, les estels, les hourds, les chapys,
les chaix, les caërs, les chenèves ou canabes, etc.; noms
qui, eux-mêmes, ont servi a désigner une foule de loca-
lités.
   Les canabes feront le sujet de ce chapitre, que nous
avons l'honneur de présenter aujourd'hui au lecteur.
   Le long des fleuves et des rivières, au fond d'un golfe ou
d'une rade, sur le bord des lacs et des marais, les hommes,
se livrant a la pêche ou au trafic, élevèrent des cabanes en
joncs, roseaux ou cannes ; matériaux entrelacés, reliés par
de la mousse et enduits d'argile séchée a l'air et au soleil,
espèce de clayonnage, comme on en voit encore fréquem-
ment en Bresse, dans les Dombes et en diverses autres
contrées-
   Cann, dans nos anciens dialectes celtiques, signifie jonc,
roseau, et se retrouve avec la même acception dans le grec
karma, dans le latin canna, dans nos patois canna, ancêtres
de notre français canne. 11 est entré dans la composition
d'un certain nombre de dénominations topographiques et de