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VICTOR DE LAPHADE ET SON ŒUVRE POÉTIQUE (SUITE*) LES POÈMES ËVANGÉLIQUES. « Beau vase athénien, plein de fleurs du Calvaire. » Voilà les poèmes évangéliques. L'auteur les a lui-même jugés par ce vers devenu célèbre. Comme Madeleine sur les pieds de Jésus, il a dans ce livre, « 11 a de ses parfums répandu l'urne entière. » Le cœur a fourni les larmes, et la poésie le baume, baume rare apporté du désert et pris a la fleur qui s'épanouit dans le champ de la foi et de l'amour. L'art, peut-être, fait défaut à cette œuvre, tel du moins qu'on l'entend aujourd'hui. Pas de ces ornements étrangers qui d'ailleurs jureraient avec la noble simplicité de l'Evangile. Pas de ces situations drama- tiques qu'aussi bien repousserait le sentiment religieux. Pas de cette mise en scène dans laquelle excelle de nos jours et dont abuse même le talent poétique ; l'expression respec- tueuse et touchante du sens des Ecritures sacrées triomphe ici des inventions capricieuses de l'imagination. « Des tableaux de piété, dit l'auteur dans sa préface, des tableaux empruntés à la vie de Jésus-Christ et tels qu'on les a permis de tout temps aux peintres et aux sculpteurs; des méditations, des larmes, des prières, comme l'Evangile en inspire a la plus austère prose des moralistes chrétiens, voilà notre livre. (*) Voir la précédente livraison.