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230 PONCIN. état, l'une des quatre portes d'entrée de la ville, celle de Bouvent, existe encore. Si les anciens remparts ont perdu leurs créneaux, si, percés de fenêtres modernes, ils sont de- venus simples demeures de paysans ou de bourgeois, ils n'en onl pas moins conservé un puissant caractère, et plusieurs vieilles tours, mutilées, mais toujours debout, rappellent avec quel soin les sires de Thoire-et-Villars avaient fortifié leur résidence préférée. Poncin, si calme aujourd'hui, eut en effet ses heures d'ani- mation, il eut même ses jours de splendeur. Maintenant sa grandeur et sa gloire sont passées. Il n'a plus que ses souve- nirs. C'est à ses enfants de les recueillir et de les conserver. Toutefois au moment où un accueil si bienveillant m'est fait dans cette Revue, je dois le dire, ma plume aurait laissé ce ioin à une autre plus exercée si elle n'eût été soutenue par les encouragements et les conseils d'un ami qu'il m'est in- terdit de remercier ici. * * * La voie antique, conduisant d'Ambérieux à hernore par Etables, devait passer près de Poncin, comme il résulterait du moins d'un récit qui, après quatorze siècles, est pour l'his- toire de notre pays l'un de ses documents les plus anciens et les plus précieux. Le monastère de Condat manquant de sel, saint Oyen avait envoyé dans le midi des Gaules plusieurs de ses religieux pour s'en procurer. Ces moines, ayant dû se diriger vers la Nar- bonnaise première, donnèrent, par leur longue absence, de vives alarmes a toute la communauté. On fut d'abord inquiet, on finit par murmurer. Les murmures allèrent même jusqu'il rendre saint Oyen (1) responsable de la mort des religieux (1) Saint Oyen, en lalin, Eugendus, naquit en 4.50, près d'Izernore : ses parents le firent, dès l'âge de 7 ans, élever par saint Romain et saint Lu-