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110 LA BATAILLE DE MÉTR1EUX. détachement de l'armée de Mandelot, demeura immobile. Profitant habilement de cette inaction, Châtillon changea aussitôt le plan de sa retraite ; il fit prendre h ses troupes la route de Lyon en Auvergne, et se dirigea vers la vallée du Rhône. Au lieu de les suivre, les catholiques se conten- tèrent d'envoyer a leur poursuite quelques gentilshommes avec une soixantaine de paysans armés d'arquebuses et de piques, qui les harcelaient de loin et se jetaient avec avidité sur le butin que leur abandonnaient les réformés. Car ces derniers, pour faire perdre du temps à leurs ennemis, leur laissaient, de cent pas en cent pas, des chevaux et des mu- lets auxquels ils avaient donné des coups d'épée aux jarrets et dans les flancs, pour que les poursuivants ne pussent trop s'en prévaloir. Cependant les vieux soldats huguenots ne se laissaient pas poursuivre ainsi sans montrer souvent à leurs ennemis à quels rudes adversaires ils avaient affaire. Las de cette poursuite continuelle, Jacques Pape et de Mouy, qui comman- daient l'arrière-garde, leur dressèrent une embuscade où périrent sept soldrts catholiques, au nombre desquels se trouvait l'un des gentilshommes qui étaient à leur tête. Le reste prit la fuite; mais les huguenots ne tardèrent pas à se voir suivis par une partie delà cavalerie qui avait arrêté leur marche auprès de Feurs. Ces nouveaux assaillants, qui for- maient l'avant-garde des catholiques et que commandait Mandelot lui-même, étaient au nombre de soixante cuirasses et de trente arquebusiers achevai. Ce détachement était assez nombreux pour donner des inquiétudes sérieuses aux fugi- tifs, dont ils retardaient la marche par des escarmouches incessantes. Aussi, malgré quelque résistance de Châtillon qui voulait se borner a continuer sa route, fallut-il écarter les assaillants par une charge vigoureuse. Le chef huguenot vint lui-même, avec quelques cuirasses, soutenir son arrière-