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PONCIN. 243
communes el la prospérité dans la classe semi-privilégiée,
les seigneurs entrevirent bientôt pour eux un nouvel élément
de fortune inépuisable ; ils virent qu'il était de !eu< inétrêt
de stimuler encore un mouvement libéral, sans danger pour
leur puissance ; de là des franchises nouvelles et l'extf nsion
des anciennes (1).
Eugène SEBULLAS.
(1) Voici quelques détails intéressants sur la cérémonie d'affranchissement
des communes en Bugey :
« Les chartes de franchise étaient données par les seigneurs en grande
« solennité, et reçues par les populations avec d'ardentes démonstrations.
« C'était une cérémonie civile célébrée sous les auspices de la religion,
« suivant l'usage du temps. La communauté était assemblée au son des
« cloches dans la nef de l'église paroissiale, les seigneurs, ses nobles vas-
« saux et son châtelain réunis dans le choeur avec les notables et les syn-
« dics de la ville. Le curial déroulait la pancarte et en donnait lecture,
« après quoi le seigneur, en présence de ses chevaliers (coram militibus),
« la main sur le livre des évangiles, jurait,°pour lui et ses successeurs,
« d'observer et de défendre les immunités par lui octroyées. Les syndics
« à genoux recevaient la Charte revêtue de son sceau.
« Suivi de toute la population poussant des cris de joie et des vivats,
ei le seigneur se rendait au château où sans doute était préparé un banquet
« auquel étaient conviés les syndics et les notables. C'était un beau jour
« pour nos pères et pour les seigneurs heureux du bonheur de leurs
« sujets. Ces syndics qui, précédemment aux franchises, représentaient les
« bourgeois pour traiter, avec les châtelains et les baillis, des affaires dé
« la communauté, pour impétrer de leur seigneur des grâces, ou pour
« réclamer contre les charges et les exactions, devinrent les premiers
« magistrats municipaux dans les bourgs affranchis, cessant d'être admi-
« nistrés par les châtelains, pour s'administrer eux-mêmes. Guillemot,
« Monographie historique du Bugey).
(A continuer).