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406                  CINQ JOURS A DRESDE.

            Elle a su chasser les douleurs
                 Cette musique sainte
            Et les chagrins tous à la fois
                 S'en vont ; le bonheur reste.
            Ivresse divine, la voix,
                 C'est la harpe céleste.

            Pourquoi nos cœurs sont-ils émus
                A ces chansons bénies?
            Pourquoi ces pleurs mal contenus,
                Quand nos voix sont unies?
            Quels doux transports 1 D'où vient ce feu
               A la vivante flamme?
            — Ecoute, ce souille, c'est Dieu
                Qui fait vibrer notre âme.



                               VI.

  La matinée du jour suivant fut employée à des visites
indispensables. Bien entendu la fête était l'unique sujet de
conversation. Ce qu'on admirait surtout c'était l'ordre, la
décence et la tranquillité qui avaient régné durant ces
cinq jours. Le docteur Held, président du comité, m'apprit
qu'il n'y avait eu ni dispute ni ivrogne et, ce qui est plus
fort, ni voleur pendant toute la fête; la police n'avait pas
eu une seule arrestation à faire.
  Mais aussi, sait-on bien qui avait maintenu l'ordre au
"milieude cette agglomération énorme d'individus? Croit-on
par .hasard qu'on avait fait venir de nombreux régiments
de soldats pour contenir la foule, et que ce fut à coups de
crosses de fusil et à grand renfort de cavalerie que l'on a
évité les encombrements', et les empiétements du public?
On aurait tort de le croire.
  S'imagine-t-on peut-être que de nombreux sergents de
ville éparpillés parmi le peuple retenaient ceux-là, diri-
geaient ceux-ci, interpellaient les uns, bousculaient les