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                MARSOLLIER DES VIVETIÈRES.        .         3G3

  Le 9 fructidor, MarsoUier, si ingénieux pour faire
accepter un bienfait en le revêtant des formes d'un salaire,
écrivait encore à son protégé, dans des termes dont il est
inutile de faire l'éloge :
    « J'apprends, cher ami, que depuis quelques temps,
vous vous trouvez un peu gêné ; permettez-moi de vous
 faire des reproches de ne vous en être pas ouvert à vos
 amis, ils étaient dignes de votre confiance et méritent,
j'ose le dire, le plaisir de vous obliger. Vous avez la com-
plaisance de déchiffrer, copier mes griffonages et par là,
vous me rendez un service essentiel, qu'un autre ne pour-
rait me rendre, ni si bien, ni si obligeamment que vous ;
déjà, je vous suis redevable de deux pièces, ainsi, je ne
vous offre r i e n ; ce n'est qu'un compte que j'ouvre avec
vous, et qui ne vous engage à rien, qu'à faire cette beso-
 gne à vos moments perdus, et sans rien prendre sur votre
 travail, sur votre repos, ni même sur vos amusements, s'il
 en est.
   « Je joins donc ici un assignat de quatre cents livres,
et nous noterons, de part et d'autre, les copies que vous
voudrez bien me faire. »
     Salut, Fraternité et Amitié,
                                             9 Fructidor.
  Occupé à réunir les restes épars de sa fortune, et se
voyant retenu à Lyon par cette triste tâche, MarsoUier
des Vivetières avait confié à son jeune ami le soin de
veiller à la représentation de ses comédies. Pendant son
séjour ici, il lui écrivait :
   « J'ai reçu, avec bien du plaisir, votre lettre, citoyen
ami, je m'attendais bien que vous ne négligeriez pas mes
intérêts ; et que vous verriez Fleury quand il le faudrait ;
je connais, par une longue expérience, votre envie de m'o-