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                     W3S BEAUTÉS DE DANTE.                     g9
prement dits de la Divine Comédie, tels que, Giotto, l'ami du
poêle, quia accompagné de miniatures le divin poème trans-
crit sur vélin, précieux exemplaire dont l'heureux possesseur
est actuellement !e duc d'Aumale, Sandro Betticelli, qui illus
Ira l'Enfer vers la On du XIV e siècle, Michel-Ange, qui a
couvert de dessins les marges d'un exemplaire de la Divine
Comédie qui a été perdu, perle à jamais regrettable, dans
un naufrage du temps , et plus tard Jean Flaxmann, Pinefli,
et enfin de nos jours, Gustave Doré, ne se sont-ils pas inspi-
rés à celle source intarissable du beau? Et un poète qui a
inspiré de tels artistes ne serait pas un poète de génie! Est-il
possible de croire qu'un poèîe vulgaire puisse engendrer de
pareils prodiges? Non, mille fois non, car cela répugne, je ne
dis pas à Sa raison, mais au plus grossier bon sens.
    Quant au style et à la poésie, l'Aligliieri égale et dépasse
souvent les meilleurs poètes, non-seulement dans le sublime,
mais encore dans l'emploi du surnaturel et du merveilleux.
   On trouve en germe et parfois esquissé dans la divine épo-
pée de Dante, comme dans Homère, les différents genres de
compositions poétiques, tels que la tragédie, la comédie,
l'ode, le dialogue, l'histoire ; mais le poète florentin a bien
plus d'ampleur et de profondeur que le poète grec, car, outre
qu'i! est, suivant l'heureuse expression de Manzoni, le maure
du sourire et de la colère, il embrasse toutes les formes du
style et de la fantaisie, alternant la gaîlô comique avec la ter-
reur tragique et passant de la satyre acerbe, où se décharge la
rage des réprouvés, à la pieuse et dévote élégie des âmes du
Purgatoire et à l'hymne suave et ineffable du Paradis. Et ce
qui est vraiment merveilleux, c'est que dans un poème aussi
varié, aussi complexe, aussi multiple, poème historique, poli-
tique, philosophique, théologique et religieux tout à la fois,
on ne trouve aucune confusion ; l'exquisse excellence des dé-
tails y égals l'harmonie de l'ensemble ; la profondeur n'y est