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LA BATAILLE DE MÉTlilEUX- 107 Châtillon essaya de détruire la fâcheuse impression causée par ce discours et de faire rejeler les propositions du roi. L'armée, dit-il, avait traversé les pays les plus difficiles; on avait de l'avance sur d'Epernon; le duc de Guise se trouvait encore à trois journées de marche. Quant aux forces de Mandelot, elles n'avaient rien de redoutable, et quatre jours leur suffisaient pour arriver dans le Vivarais, où le protestant Chambau les attendait avec 1,500 arque- busiers de troupes fraîches Mais tous les efforts de Châtillon ne purent triompher du découragement des troupes allemandes. Elles traitèrent avec . Marivaux qui leur donna un sauf-conduit pour sortir du royaume. Cette capitulation fut signée le 8 décembre à la Clayette. Mais dès que Châtillon avait vu les chefs résolus à rendre honteusement leurs drapeaux, il avait quitté préci- pitamment ses alliés a Marcigny-les-Nonnains. A ses Lan- guedociens se joignirent quelques gentilshommes français qui voulurent suivre sa fortune, et il vint avec eux passer la nuit a Saint-Laurent-en-Brionnais, où le quartier avait été assigné à ses troupes (6 décembre). Suivant Davila, il ne lui restait plus, des 1,500 hommes qu'il avait emmenés du Midi, que cent cuirasses et deux cents arquebusiers a cheval. Mais c'étaient tous de vaillants sol- dats qui avaient vieilli dans les guerres civiles et que l'exal- tation religieuse soutenait au milieu des plus rudes épreu- ves. Aussi Châtillon n'hésita pas, avec cette poignée de braves, a continuer sa marche vers le Vivarais, en se frayant un passage à travers le Fore-z et le Lyonnais. Au nombre des gentilshommes qui faisaient partie de sa petite armée, on comptait : Jacques Pape, seigneur de Saint- Auban, Dompierre de Lienr.ont, Fabien de Rebours, de Mouy, deBesignan, d'Oyville et delà Legade; ces deux der- niers étaient maîtres de camp de Châtillon. L'un d'eux,