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         ET LA SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE DE LYON, DE 1778.                      425
les autres tributs de Thomas Riboud furent, la plupart, dans le
genre gracieux ou plaisant. Quelle bruyante gaité dut accueillir
la vision de Rabelais, sa parodie du poème de l'éloquence de
l'abbé la Serre, son Chapitre des Bernardins et son Ange Ga-
briel ! Ses poèmes et ses contes en vers étaient pleins de verve,
ses pièces fugitives étaient tournées avec esprit. Voici son épi—
taphe de Voltaire :
                  A Voltaire donnons des pleurs :
                  Ami des hommes, cher aux dames,
                  I! fit neuf femmes de neuf sœurs
                  Et fait neuf veuves de neuf femmes.

   Thomas Riboud ne cultiva la poésie que de 1777 à 1784, c'est-
à-dire de vingt-deux à vingt-neuf ans, et ses principales com-
positions portent les dates de 1778, 1779 et 1780. Une fois
produites, Une s'en occupa plus ; je les ai recueillies et choisies ;
j'en ai fait disparaître les imperfections qu'il aurait corrigées lui-
même , s'il les avait destinées à l'impression, et, pour peu que
les circonstances me favorisent, je les publierai.
   Au mois d'août 1779, Thomas Riboud fut rappelé à Bourg
pour prendre possession de la charge de procureur du roi que
son père lui avait achetée et pour laquelle il obtint des dispenses
d'âge. Ce ne fut pas sans regret qu'il quitta le barreau de Lyon
et la Société littéraire ; il fut lui-même vivement regretté. Les
avocats de la sénéchaussée lui décernèrent le certificat le plus
honorable, et son éloge fut prononcé le 23 février 1780 à la
Société littéraire par son ami Geoffroy.

Thomas Riboud, dans sa dissertation de 1779 fait honneur de ces vestiges à
Labiénus, lieutenant de César. Delandine hésite entre Annibal, Momorus,
Sergius Galba, Numérien, Albin et les Druides. Sa dissertation, imprimée en
1780, le fit connaître dans le monde savant et lui ouvrit les portes de l'Aca-
démie de Dijon. J'ignore quelle fut l'opinion de Tabard. Quand à Geoffroy,
dont le manuscrit est sous mes yeux, il se prononce d'abord pour Labiénus,
combat Delandine et finit par compliquer la question en aventurant le nom
d'Hercule. En 1824, Thomas Riboud insista pour Labiénus dans son Histoire
du (lépartemenl do l'Ain par les monuments.