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DES SEGTJSIAVI LIBER1. 395 §5. I. M. Dureau de Lamalle, dans son précieux ouvrage sur l'Econo- mie politique des Romains (tome II, p. 346), a parfaitement dé- terminé la condition des peuples alliés, fédérés et libres, sous la République, et par là mis sur les traces de leur véritable condi- tion sous l'Empire. « On ne peut mieux, dit-il, définir leur état qu'en disant qu'ils n'étaient ni des colonies, ni des municipes, ni des villes latines ou italiques, ni des préfectures. Ils ne jouissaient d'aucune por- tion des droits civils et politiques romains ; ils se gouvernaient par leurs anciennes lois et pouvaient même en faire de nou- velles ; ils avaient leur gouvernement propre et créaient eux- rfèmes leurs magistrats ; ils avaient conservé leur territoire, étaient exempts de la juridiction du gouverneur de la province et ne payaient point de tribut, vectigal, voilà leurs avantages. Mais on violait souvent leurs libertés, puisque Jules-César, dit Cicéron , fut forcé de faire une loi pour les garantir. De plus, ces villes ne pouvaient faire ni paix, ni guerre, ni contracter d'alliance qu'avec la permission des Romains. Elles étaient obli- gées de fournir des vaisseaux armés et équipés, témoins Mes- sine et Taurominium en Sicile, qui étaient des villes fédérées et néanmoins astreintes à cette obligation. Nous l'apprenons de de Cicéron qui ajoute : « Ce tribut onéreux imprimait en quelque sorte au traité d'alliance, une marque de servitude. Ces villes étaient contraintes à pourvoir de vivres les troupes et les géné- raux romains qui passaient sur leur territoire. Elles étaient sou- vent forcées à laisser régler leurs affaires au gré du proconsul ou du préteur. Si elles n'étaient pas soumises au même tri^ but que le reste de la province, elles supportaient parfois des contributions extraordinaires, et même elles étaient assujetties à divers droits de douane et d'octroi (1). (1) In Vert: , m, S, v. )9,