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LA CODSINE BRIDGET.. 183 étaient ensemble. Cela fait que j'ai couru après elle pour tâcher de la ramener à la maison. Elle était avec lui, Minna, et il l'en- gageait à l'accompagner, j'en suis certaine. Malgré tout ce que j'ai pu faire, elle a refusé de venir avec moi. Si Peggy s'en va cela brisera le cœur de ma mère ; oh ! j'en suis sûre ! j'en suis bien sûre ! — Allons, ma chère, ne criez pas, nous verrons cela. — Mais vous savez bien, chère Janey, que si Peggy est partie avec ce gentleman, vous devez redoubler de bonté et d'activité pour consoler votre pauvre mère. Maintenant, croyez-moi, allez paisiblement chez vous. Ne parlez de rien à votre mère sans qu'elle vous le demande, et si cette fille abusée_ s'est enfuie réel- lement, j'irai moi-même l'annoncer à Mss Mallet. Me comprenez- vous ? Janey porta la main à son front et dit : — Oui, Minna, je crois que je vous comprends. — C'est bien, alors ; allez à la maison. Mais dites-moi d'abord .- est-ce dans Fernley-Lane que vous avez laissé Peggy ? — Oui, Minna — mais hâtez-vous, ou il sera trop tard. — Je crains qu'il ne le soit déjà , dit Minna à mi-voix en mettant son bonnet et en jetant son châle sur ses épaules. Ne m'attendez pas ; courez, ma chère. Pauvre Janey, 1 courir, pour elle, semblait, une impossibilité morale, mais elle marcha de son pas traînard jusqu'à la porte, et, l'ayant ouverte, elle vit la cousine Bridget et Peggy entrer dans le jardin. Elle ne poussa point d'exclamation, mais elle de- meura, un instant l'œil fixe, à les regarder, et revenant ensuite du même pas vers Minna, elle éclata du rire étrange et grotesque qui lui était particulier, en s'écriant.- — Vraiment, voilà Peggy avec Madame Mac-Tavish. Et avec le même air de dignité froide et imposante que le premiei jour où Minna la connut, cousine Bridget croisa dans le salon Janey, toute étourdie. Peggy la suivait immédiatement. — En vérité, chère cousine, Janey m'a effrayée avec une his- toire qui, je l'espère, n'a aucun fondement, puisque je vois Peggy avec vous ?