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330               HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON.
chiuations infernales employées astucieusement pour perdre les patriotes mar-
quais, et la suite de ce système qui les a poursuivis par le fer, le poison et
la calomnie...
   Je suis né à Guignac, petite ville du ci-devant Languedoc, cinq lieues de
Montpellier, le i5 juin 1757. Mon père étoit médecin. J'entrai de bonne
heure chez les Doctrinaires... J'étois haï et persécuté par les moines, les prê-
tres. La-légation, l'inquisition m'auvoient frappé, parce que j'étois philoso-
phe et révolutionnaire.
   Je fixai ma résidence à Lyon (novembre 178S)... Je détestois assez cordia-
lement les prêtres : je les méprisois trop pour faire leur métier. Je préférai
l'état d'homme de lettres et de maître au cachet.
    ... Au mois d'avril 1791, j'entrepris le Journal de Lyon sous le nom de
Prudhomme aîné, éditeur. Le succès en fut prodigieux, et les progrès de
l'esprit public furent très-rapides. Qu'on lise les numéros de ce journal que
j'ai rédigé jusqu'au mois de février 179a et l'on verra que je m'honorois
déjà du titre de républicain...
   Forcé de me retirer à la campagne , je continuai d'écrire , de former des
clubs; enfin, pour se défaire de moi sans doute, l'on me fit nommer curé d'un
village, foyer du plus affreux fanatisme. Les volets du presbytère, criblés de
coups de feu, attestent encore les dangers que j'ai courus...
   J'arrivai à Paris le 6 août; je fus un des soldais du 10...
    ... Rolland, parvenu pour la deuxième fois au Ministère, me fait appeler
 et m'engage à me charger d'une mission pour les départements méridionaux.
Je pénétrai dès-lors ses dessins perfides ; je me fis présenter par Prudhomme
à Danton; je lui fis part de mes soupçons. Danton étoit alors bien éloigné
 de soupçonner la mauvaise foi du vieux singe ; il me rassure, je pars. Comme
je ne marchois pas dans le sens de Rolland et de son cercle, mes pouvoirs
furent bientôt retirés....
   Je fus nommé, à peu près vers ce temps-là, commissaire national auprès du
tribunal du District de Lyon et procureur de la commune de la même ville ;
j'optai pour ce dernier poste parce qu'il me placoit à la tête du peuple...
Je ne tracerai point ici le tableau de mon administration. Il me suffira de
dire que j'ai plus expédie d'affaires dans le court espace de trois mois que mes
prédécesseurs n'en expédioient dans un an...
   ... Le Journal de Lyon, corrompu et salarié par Rolland et les ministres
perfides me déchirait à belles dents. . (février 1793).
  ... Un complot affreux fut formé pour me faire égorger... qu'on se figure
un vaste souterrain écrasé, infect, humide, soutenu par un pilier teint de