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DE LA SAONE. 299 blement instinctifs, qui accompagnent et amènent sa fécon- dation. « La Vallisneria spiralis porte des fleurs maies sur un pedi- celle court, terminé en un spadix muni d'une spathe à deux ou quatre lobes profonds ; autour de cette tige, elles se réunissent en une petite tête arrondie, de couleur blanche ; chacune d'elles, qui est fort petite, présente un calice à trois lobes et deux éta- mines. Les fleurs femelles sont, au contraire, toujours solitaires au haut d'un pedicelle filiforme roulé en spirale et plus long que les feuilles . « Lorsque le moment de la fécondation est arrivé, la spathe des fleurs mâles s'ouvre, et celles-ci, se détachant de leurs petits supports, viennent flotter librement à la surface de l'eau. Jusque-là , les fleurs femelles étaient restées au fond, retenues par leurs hampes qui forment une spirale à tours serrées ; mais, en ce moment, ce ressort semble se détendre, la spirale écarte ses circonvolutions et la fleur arrive ainsi jusque à la surface du liquide dont elle suit les ondulations. Agitée de la sorte dans un étroit espace, elle rencontre les fleurs mâles qui répandent sur elle leur pollen. La fécondation s'étant ainsi opérée, la hampe resserre de nouveau sa spire et le fruit va se développer et se mûrir au fond de l'eau (1). » Admirable chose où l'on semble voir l'intelligence mêlée aux instincts et aux mystères de la reproduction ! Là se termine ce que je voulais dire de la Saône. Dans le principe, ce n'était que de simples notes patiemment recueil- lies, éparses et nécessairement confuses. Sur un encouragement ami, j'ai cherché à les coordonner ; mais, en définitive, ce ne sont toujours que de simples notes. À d'autres de les féconder et de faire connaître, comme il convient, cette belle rivière, sous tous ses' rapports de productions, de géographie , d'industrie, comme aussi de l'histoire du pays. Ce fut sur les rives de la Saône que César commença d'abord (1) Dictionnaire d'histoire naturelle de (J'ORIGNÃ, au mol Vallisnérie.