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     JMntreô lyonnais -contemporain*.


                      AUTOBIOGRAPHIE

                                   DE




       M. FLEUR Y RICHARD.


    En recherchant les causes et les circonstances qui ont déter-
 miné ma vocation pour la peinture, je crois devoir remonter à
 ma naissance et même à celle de mes grands parents ; car le
père de ma mère était cousin de Chabry le sculpteur, auteur de
la statue équestre de Louis XIV, qu'on voyait autrefois sur
l'Hôtel-de-Ville, et des groupes d'enfants qui ornaient les bassins
de la place de Bellecour. Chabry descendait des Coustou et des
Coisevos , et c'est peut-être à cette filiation que je dois le goût
des arts, mon père n'en ayant pas la moindre idée. Il était bour-
geois de Lyon et conseiller rapporteur du point d'honneur, charge
qui donnait le droit de porter l'épée ; il était d'une jolie figure, et
comme il joignait à cela une grande recherche dans sa toilette,
il avait été surnommé le beau Richard. Ma mère était aussi très-
belle, et mon frère, qui avait dix ans de plus que moi, était un
fort bel enfant. Aussi mon père tenait beaucoup aux avantages
de la figure, et, le 25 février 1777, jour de ma naissance , mon
père désirait que je ressemblasse à ma mère ; mais, loin de
m'accorder les grâces et les brillantes qualités qui firent de ma
mère une femme très-distinguée, la nature m'en refusa même les
plus petites. J'étais si laid, si gauche et si lourd, que mon père di-