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208                    HISTOIRE LITTÉRAIRE
Faustin ; d'épaisses -ténèbres couvrent cette époque ; elles n'ont
pas été dissipées par les auteurs de la Gallia Christiçma. L'ar-
ticle consacré à saint Eucher est très-bon. Le livre troisième s'ou-
vre par l'évoque Patient. Menestrier rencontre bientôt Sidoine, et
s'y arrête avec une complaisance méritée ; il fait l'analyse des
ouvrages du savant évoque, donne des extraits de ses lettres, et
apprécie avec impartialité sa valeur littéraire. Les articles les
plus importants après celui de Sidoine, sont les notices sur Viven-
tiole, sur saint Eucher, sur la fondation de l'Hôtel-Dieu sous
Childebert, et sur celle de l'église Saint-Nizier. Le travail du P.
Menestrier ne va pas au-delà du VIIe siècle : on y trouve- les dé-
fauts en même temps que les qualités de cet écrivain ; les di-
gressions abondent toujours, le style est toujours lourd et in-
correct. Peut-être désirerait-on aujourd'hui, dans un tel ouvrage,
une meilleure appréciation des faits, plus d'érudition encore, et
une critique plus approfondie. L'histoire des premiers siècles de
l'Eglise de Lyon, par le P. Menestrier, n'en est pas moins un
ouvrage remarquable et dont la publication serait un service
rendu aux lettres. '
   Les frères Sainte-Marthe ont écrit, dans le tome IV de leur
Gallia Christiana, une histoire de l'Eglise de Lyon dont le plan
est moins vaste que celui du P. Menestrier. Ce travail parut en
1728 ; il est intitulé Provincia lugdunensis, et est précédé d'une
carte du diocèse, dressée par J.-B. Nolin. A l'histoire religieuse
est associée l'histoire civile, quand l'occasion le demande ; Sainte-
Marthe commence à saint Pothin et s'arrête au cent dix-huitième
archevêque de Lyon, François-Paul de Neuville de Villeroi. À
cette longue série de prélats succède la liste des principaux di-
gnitaires de l'Eglise de Lyon ; après les archevêques, celle du
doyen et des abbés des principaux monastères. Il n'y a rien de
mieux encore sur ce sujet : en moins de trois cent pages, la Gallia
Christiana donne, dans de courtes mais substantielles notices,
un résumé, en général exact, de l'histoire de l'Église de Lyon. Ce
livre est cité fort souvent, et il fait, à bon droit, autorité.
  On ne saurait en dire autant de l'Abrégé par Poullin de Lu-
mina, qui parut quarante-deux ans après la Gallia Christiana.