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190 LA COUSINE BRIDGET. et d'autre.... Ce n'est pas tout de ma faute ! — ce n'est pas tout de ma faute ! — Oh ! misérable ingrate ! s'écria M.ss Mallet complètement stupéfaite de voir sa fille lui adresser des reproches à son tour, et, tombant sur une chaise, elle répandit des flots de larmes. Le bruit avait éveillé la pauvre Janey, et à demi-effarée, elle vint dans la chambre, se pressa contre Minna et prit sa main. Tant que dura l'orage, Minna se tut, mais conduisant ensuite Peggy à sa mère, elle dit : — Maintenant, M.ss Mallet, permettez moi de vous dire qu'au lieu décolère, c'est de la gratitude que vous devriez ressentir du salut de votre enfant, et que le temps que vous dépensez en paroles dures serait mieux employé en remercîments au ciel, et en une réconciliation avec votre fille, réellement repentante, car je crois Peggy affligée du fond du cœur. — Une faut pas l'être beaucoup, vraiment, pour parler à sa mère comme elle vient de le faire. — C'est mal, très-mal ; — mais il faut pardonner quelque chose à la surexcitation du moment. — Faire des reproches à quelqu'un qui se connaît déjà coupable, n'est ni bon ni judicieux. — Allons, que je vous voie embrasser Peggy et lui pardonner. Après toute ma peine, vous ne voulez pas me renvoyer sans ma récompense ! — C'est bien, Peggy.— Plus serrée! — Plus serrée autour de son cou ! — Vous ne trouverez jamais sur la terre d'amour comme le sien ! Plus serrée et plus serrée encore, Peggy se suspendit au cou de sa mère, et plus serrée aussi Janey au bras de Minnà . Et pendant que son regard vague errait sur le groupe, elle mur- mura: — Ne saurais-je pas montrer à Peggy à embrasser ma mère, si j'avais ce bonheur ! Minna sourit, et, l'entourant de son bras, la baisa au front. Quand la longue étreinte dont elles étaient témoins eut cessé, Minna dit: — N'oubliez pas que vous avez deux filles. M.ss Mallet. Elle leva les yeux et ouvrit les bras. Janey s'y précipita,