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NOTICE SUR M. DUCLAUX.' 151 jamais. L'artiste entrait-il dans une seconde jeunesse ? voulait- il répondre aux reproches qu'on lui avait adressés ? Le fait est que ses animaux atteignaient la même perfection et que sa couleur avait pris une puissance qui ne lui était pas habituelle. Aussi une femme qui s'était montrée quelquefois assez sévère écrivait-elle dans la Revue du Lyonnais de janvier 1845. « Le public a vu avec grand plaisir revenir à lui un artiste de mérite qui s'était retiré de nos Expositions depuis plusieurs années. M. Duclaux a fait brillamment sa rentrée. Les trois tableaux qu'il a exposés nous rendent ses précieuses qualités. » On voit que, même de nos jours, la lance d'Achille peut guérir les blessures qu'elle a faites. Bien de guérir; mais nous croyons qu'il aurait mieux valu ne pas blesser. Depuis ce temps, on peut dire que non-seulement les qualités de M. Duclaux n'ont rien perdu ; mais qu'elles sont allées en gran- dissant. Sa vue ne lui permet plus de manier la pointe ou 1* burin et, de ce côté, sa brillante carrière paraît terminée; mais, quant à la peinture, les tableaux qu'il met chaque année à l'Exposition, nous font voir que rien n'arrête encore cette nature travailleuse et infatigable et que, pendant de longues années, nous le verrons tenir d'une main ferme le sceptre du genre qu'il a choisi. Nous ne pouvons soulever le voile qui nous laisserait voir cet artiste dans son intérieur et qui nous permettrait de le con- templer comme époux, comme père et comme ami. La vie intime doit rester cachée. Nous dirons cependant qu'à Lyon, pendant l'hiver, entouré d'artistes qui viennent causer d'art; à la campagne, à Vourles, pendant l'été, au milieu d'amis qui viennent le déranger dans ses travaux, qu'on soit Saint- Jean, Trimolet, Grobon ou la plus obscure individualité, on est toujours sûr de trouver auprès de lui bon accueil, et, suivant qu'on les cherche, fins propos, dévouement ou bons conseils. Nous croyons devoir consigner ici le nombre et le nom de ses eaux-fortes dans l'ordre où elles furent gravées. Cette nomen- clature aura son mérite dans l'avenir. Nous la devons à l'obli- geance toujours prête de M. Hugon :