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148 NOTICE SUR M. DUCLMJ'X. de l'art, dans la sculpture comme dans la peinture, dans les pay- sages et les tableaux d'intérieur comme dans les sujets d'histoire. M. Duclaux a exposé des paysages et des tableaux d'animaux. Ses compositions sont riantes, d'une couleur vraie, et enrichies de figures qu'il dessine avec esprit. » Le tableau que le Moniteur signalait représente deux taureaux jouant ensemble sur le devant d'un paysage. Le Ministre de l'intérieur se hâta d'en faire l'ac- quisition et le donna à la ville de Lyon. Ce tableau révélait cette manière fine et précieuse qui attira l'at- tention sur l'école lyonnaise et dont les amateurs conservent avec soin les produits. On voit, dans la salle à manger du grand Tria- non, un autre tableau de la même manière, de la même époque et du même peintre. Il fait pendant à une belle toile de Léguillon. Plus tard, vint l'école du large et du facile. M. Duclaux vou- % ttrt" brûler ses Dieux. 11 entra dans cette voie qui n'était pas la \ sienne et qui lui aurait été fatale. Parmi les ouvrages qu'on a de lui et qui tiennent de ce genre qu'il abandonna bientôt, on cite.- une halte d'artistes lyonnais à VIle-Barbe. On y remar- que les principaux élèves de M. Revoil. Ce tableau est au Musée de Lyon. 11 est de 1824. Cet artiste travailleur et fécond donnait chaque année de nou- velles toiles aux Expositions de Paris et de Lyon, et il serait difficile de signaler tous ses travaux. Vers 1830, la critique de- venue de jour en jour plus acerbe s'attacha sans relâche à ses tableaux. Trop fier pour se soumettre aux caprices de quelques feuilletonistes de mauvaise humeur, M. Duclaux prit un parti extrême. Il renonça aux Expositions et même à la peinture, il mit sa palette et son chevalet de côté, et pria messieurs les jour- nalistes de vouloir bien chercher une autre victime pour leur spirituel amusement. Ce temps ne fut pas cependant perdu pour les arts. M. Duclaux, père de famille et au-dessus de la nécessité du travail, ne voulut pas pourtant mener une vie tout-à -fait inutile. Jeune encore et plein d'activité, l'oisiveté lui pesait. Pour se distraire, il se mit à graver, et grâce aux taquineries des journaux, pré- para le plus beau fleuron de sa couronne.