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                    NOTICE SUR M. DUCLAUX.                      149

    Cependant, les sollicitations de ses amis, les encouragements
 de tous ceux qui l'aimaient, aussi peut-être cette conscience de
 sa force qu'on ne peut méconnaître lui tirent jetter un coup-
 d'œil sur cette palette inutile et ces pinceaux depuis longtemps
 oisifs ; il voulut rentrer dans l'arène où depuis lui tant de ri-
vaux étaient descendus, il se remit au travail et se présenta fiè-
 rement à l'Exposition de 1836 avec quatre tableaux.
    A la vue du nouveau combattant qu'on croyait pour jamais
 retiré sous sa tente, ce fut un déchaînement général. Quelques
écrivains se permirent jusqu'à des inconvenances, d'autres fu-
rent sévères on ne sait pourquoi ; quelques-uns désintéressés dans
l'affaire, mélangèrent leurs louanges de blâmes et surtout de con-
seils.La foule plus juste se pressa autour des quatre toiles, et les
Lettresd'un Rapin disaient : « ...et devines-tu quel était le grand
événement qui avait provoqué tant de sages précautions ! Je te
le donne en cent ! je te le donne en mille ! l'apparition de quatre
tableaux de Monsieur Duclaux. Je dis Monsieur parce que c'est
un ancien celui-là. Dès 1812, il avait exposé à Paris une cer-
taine diligence !... c'était une assez bonne charge. » Le reste
était de l'amertume la plus violente. 11 résultait même des ar-
ticles lancés contre lui que M. Duclaux avait remué le public et
avait eu pour sa rentrée un plein succès.
   L'année suivante, la presse fut moins hostile et le Réparateur
du 27 décembre disait, en,comparant M. Dubuisson à M. Duclaux
« Espérons qu'à l'avenir M. Dubuisson réunira en un seul ta-
bleau complet et la facilité de touche des paysages, et la puissance
du modelé de ses Etudes. 11 révèle un beau talent qu'il cultive,
car, dans ce genre, il a de redoutables rivaux et surtout M. Du-
claux. Cet homme de beaucoup d'étude et de beaucoup d'esprit
a su offrir à nos regards, dans ses Brebis mal gardées, tout-à-
la fois et des animaux dignes du meilleur temps de la peinture
flamande, et une petite scène pastorale pleine de grâce et d'in-
térêt. Le paysage est heureusement exécuté. Son troupeau qjui
remonte à l'abreuvoir est d'un fini bien précieux et le dessin en
est d'une pureté admirable. Ces deux beaux diamants ne pou-
vaient briller un instant sans faire des envieux. L'empressement