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                     KOTICE SUR M. DUCLAUX.                       147
dans les relations de la vie comme dans les arts, il n'a jamais
capitulé avec ce qu'on appelle les exigences du monde, avec la
probité de convention, avec ces petites misères d'une civilisation
avancée. M. Duclaux a toujours marché droit, le front haut, le
regard ouvert, et prêt à donner au public le mot de sa plus se-
crète pensée. 11 laisse volontiers lire dans son cœur, rien ne
s'y trouve qui puisse le faire rougir.
   Causeur vif et joyeux, M. Duclaux a conservé ce talent d'a-
muser une société par sa verve, son entrain, sa manière de dire
 une bagatelle qu'on trouve charmante. Contée par un autre, son
histoire n'intéresse plus, son mot a perdu son sel ; pour qu'on
y retrouve du piquant, il faut qu'il la redise lui-même. Aussitôt
les visages se dérident, le mot part et la gaité règne aussitôt dans
 toute l'étendue de son salon.
    Sa vie a été simple et honorable. Né à Lyon le 26 juillet l?-£ffiy
Jean-Antoine-Martin Duclaux reçut les premiers éléments du
dessin de M. Grognard. Ses parents le mirent dans le commerce
pour lequel il se sentait peu de penchant, aussi, fut-il heureux
d'entrer comme secrétaire, en 1805, auprès du général Compère
qui partait pour Naples. Il sentit s'éveiller dans ce voyage un
goût vif pour les arts. Il vit alors qu'il avait une vocation et
qu'il devait la suivre. Il n'avait pas moins de vinq^cinq ans
lorsqu'il aborda pour la première fois cette carrière où il devait
trouver tant de succès. Sans maître pour l'initier à cet art dif-
ficile, presque sans conseil, muni seulement des premières ins-
tructions de Grognard et armé de sa patience et de son cou-
rage, il étudia, chercha des modèles non dans des ateliers, mais
dans les champs, surprit tous les secrets de cette nature si belle
pour ceux qui savent la comprendre, et finit par réussir comme
tous ceux qui ont une volonté.
   Ses premiers essais rendus publics furent de suite remarqués.
L'un d'eux lui valut à l'Exposition de Paris, en 1812, une mé-
daille d'or. Il obtint une pareille récompense à une autre Expo-
sition dans les premières années de la Restauration, et le Mo-
niteur universel du 9 octobre 1819 contenait cette phrase flat-?
teuse : « on trouve à citer l'école de Lyon dans toutes les branches