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ORIGINES DIJONNAISËS DÉGAGÉES D E S FABLES E T DES E R R E U R S QUI LES ONT ENVELOrrÉES JUSQU'À CE J O U R , E T SUIVIES D'UNE DISSERTATION PARTICU- LIÈRE SUR LES ACTES ET LA MISSION D E SAINT BÉNIGNE , L'ATOTRE DE DIJON , par ROGIT DE BELLOGUET. — DIJON , LAMARCBE ET DROUELLE in-8°, 1851. C'est aujourd'hui un labeur ingrat et difficile que celui de rechercher les titres originaux de l'histoire de nos provinces ou de celle de nos cités. Monu- ments de pierre, de marbre ou de bronze, les temps, les Barbares , les guerres civiles et religieuses en ont jonché notre sol. Chartes, manuscrits, terriers, cartulaires, archives conventuelles ou féodales, les Barbares de notre âge les ont livrés aux vents et aux flammes. Et, comme si ce n'était pas assez de toutes ces ruines, que l'incurie des administrations locales a laissé disperser, sans les marquer du sceau de leur origine, une invasion de faux savants, d'historiens improvisés, de rêveurs extravagants, d'écrivains ignares s'est ruée sur ce qui restait encore de nos traditions et de nos annales, pour les exploiter sans critique et sans conscience, dans l'intérêt du plus ridicule amour propre, de la plus misérable cupidité, trop souvent même des plus mauvaises passions. Jamais on a vu pulluler autant de publications historiques ou prétendues telles, et jamais d'aussi profondes ténèbres n'ont enveloppé les questions les plus élémentaires de notre histoire. A la lecture de ces composés indigestes des sottises de tous les siècles, auxquelles la docte et prétentieuse sottise du nôtre n'a pas manqué de fournir son contingeni, on se prend à regretter la vieille et naïve légende, dans laquelle le fait se trahissait sous le poème et la moralité ; la simple chronique qui , sans généralité et sans système , burinait l'histoire Ã